Centrafrique : Reporters sans frontières s’inquiète de l’intention des autorités de pénaliser les délits de presse©RNL/Brice Landry Ndangoui
Une vue des équipements de la régie du studio A de Radio Ndeke Luka, 27 mars 2020

Centrafrique : Reporters sans frontières s’inquiète de l’intention des autorités de pénaliser les délits de presse

Reporters Sans Frontières dénonce le projet des autorités centrafricaines à pénaliser les délits de presse dans le pays. Dans un communiqué publié, le 21 octobre dernier, cette organisation des professionnels de médias note une régression de la liberté d’expression dans le métier de journaliste en République centrafricaine. Arrestations, menaces, censures, sont les quelques défis auxquels font face les journalistes centrafricains, selon RSF.

Reporters sans frontières tire cette sonnette d’alarme pour exiger du gouvernement, la protection des journalistes en République centrafricaine. « Au lieu de protéger les journalistes contre les attaques, menaces et arrestations arbitraires, les autorités prennent des initiatives pour durcir la répression des médias », dit Sadibou Marong, un responsable de Reporters sans frontières.

L’ONG s’alarme contre un projet de révision de la loi relative à la liberté de communication en République centrafricaine, adoptée seulement en décembre 2020. Selon elle, si ce projet de révision de la loi sur la liberté de la presse était adopté, les journalistes centrafricains pourraient être envoyés en prison pour des délits commis dans le cadre de leur travail. Aussi, le Haut Conseil de la Communication, régulateur des médias, serait placé sous le ministère de la communication.

Des journalistes intimidés et emprisonnés

Cette proposition de loi a été examinée par le ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement et doit être transmise au Conseil des ministres, avant de la soumettre au parlement pour adoption. Par ailleurs, RSF rappelle que plusieurs journalistes ont été menacés et emprisonnés. Pour illustration, il cite quatre (4) journalistes, victimes de cette restriction de liberté dans leur profession. Il s’agit de Christian Azoundao, directeur de publication du journal « Le Charpentier », Landry Ulrich Nguema Ngokpélé, du journal « Le quotidien de Bangui », Eric Ngaba de « Ndjoni Sango » et Fiacre Salabé, journaliste indépendant.

Radio Ndeke Luka dans le viseur

L’organisation s’indigne également des menaces et intimidations à l’encontre de Radio Ndeke Luka, média indépendant, auteur de diffusion des enquêtes mettant à nu les failles du gouvernement. Ainsi pour RSF, il est inadmissible que les autorités révisent le partenariat avec Radio Ndeke Luka dans l’objectif d’augmenter les taxes qu’elle a toujours payées. Selon le classement 2022 de RSF en matière de respect de la liberté de la presse, la République centrafricaine occupe le 101ème rang mondial, sur 180 pays. 

 

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