Bria : 6 ans après leur fuite, certains déplacés du site de Pk3 regagnent leurs maisons©VOA/ Freeman Sipila
Une vue du camp des déplacés de PK3 à Bria, juin 2018

Bria : 6 ans après leur fuite, certains déplacés du site de Pk3 regagnent leurs maisons

Six ans après leur déplacement en 2016, certains habitants du quartier Kotto-ville 2 à Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, reviennent progressivement en dépit de quelques difficultés.

Après plusieurs années passées sur le site des déplacés du PK 3 à Bria et dans certaines régions de la République centrafricaine, quelques centaines de déplacés sont de retour dans leurs quartiers. Sur les 1654 personnes qui avaient fui les hostilités en 2016 et qui campaient sur le site du Pk3, 536 ont déjà regagné leurs domiciles, selon un chef de quartier.

Ces retournés vivent actuellement en parfaite cohésion avec les autres membres de la communauté.

Reconstruire

« Depuis que je suis revenue, il n’y a pas de problème. Nous vivons ensemble et je demande aux autres de revenir. Comme ça, nous allons reconstruire notre quartier comme auparavant » a lancé Edith Ngassima, une retournée.

-Lire aussi : Bria : les femmes rurales, une des principales actrices de développement de la Haute-Kotto

Même si le vivre ensemble est effectif entre eux, ces derniers font face à de nombreuses difficultés.

« Pas de points d’eau »

« Beaucoup sont revenus et nous vivons en paix. Mais, nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. Il n’y a pas de points d’eau dans le quartier et le centre de santé a été saccagé. L’école est même très loin de nous. Il faut que l’on pense à nous »a plaidé Mariam Ousmane, une habitante du quartier.

Les notables du quartier Kotto-ville 2 déplorent, quant à eux, l’absence de soutien en faveur de leur population.

Promesse non tenue

« Nous sommes 536 mais nous n’avons qu’un seul point d’eau. Nous n’avons pas accès à l’eau potable. Au quartier Kotto-ville 2, depuis lors, aucune ONG n’est venue vers nous pour nous aider. Lorsque nous étions rentrés, on nous avait promis la reconstruction de nos maisons mais, jusqu’alors, rien n’est fait. Pour l’instant, nous avons beaucoup de soucis » a regretté Simplice Ouayaka, chef du quartier Kotto-ville 2.

Pour consolider la cohésion sociale entre les habitants de ce quartier, les membres du Comité de mise en œuvre préfectorale (CMOP) les ont sensibilisés le lundi 12 décembre sur comment vivre en paix avec son concitoyen.

Privilégier le dialogue

« S’il y a quelque chose qui ne va pas, il faut aller doucement. Il faut organiser une table ronde pour dialoguer, pour s’entendre. Il ne faut pas opter pour la violence et si cela ne tient pas, la justice est là. Elle va départager les uns et les autres » a conseillé Elise Ndomendé, membre du comité.

Depuis le début de cette saison sèche, ces retournés s’investissent chaque jour dans la fabrication des briques pour reconstruire leurs maisons. Cependant, certains manquent de moyens financiers pour finaliser les travaux.

-Lire aussi : Centrafrique : plusieurs dizaines d’éléments de la CPC tués dans la Haute-Kotto