Le 1er Mai en RCA : non à un syndicalisme d’accompagnement

Le 1er Mai en RCA : non à un syndicalisme d’accompagnement

Les travailleurs centrafricains ont célébré ce 1er mai, dans la diversité, la Fête du Travail, à l’instar de ceux du monde entier.

A Bangui, capitale du pays, c’est avec une note de satisfaction que les fonctionnaires et travailleurs ont célébré cette fête à travers un grand défilé sur l’Avenue des Martyrs. A la tribune officielle, il y avait le président de la République, François Bozizé, entouré du Premier Ministre, Faustin Archange Touadéra et l’ensemble des membres du gouvernement.

A l’issue de cette manifestation,  des travailleurs interrogés par Radio Ndeke Luka ont estimé que les conditions de travail en Centrafrique se sont améliorées ces dernières années. Cependant d’autres sont d’avis que beaucoup reste à faire.

C’est à 10h, heure locale (9 h TU) que le défilé a commencé. En première ligne, les Forces Armées Centrafricaines suivi des policiers et des groupes para militaires. Tous les ministères et la quasi-totalité des sociétés de la place ont pris part à ce grand événement.

Ces festivités qui ont duré un peu plus d’une heure se sont déroulées sans incident majeur à l’exception d’un comédien qui  s’est fait renverser par un véhicule militaire. Il en a été quitte pour quelques égratignures.

Du côté du mouvement syndical, on a enregistré  une intervention de l’Organisation Démocratique Syndicale des Travailleurs de Centrafrique (ODSTC) qui a appelé le gouvernement centrafricain à «rouvrir le plus tôt possible le dialogue avec l’ensemble de la classe ouvrière sans exclusive pour examiner les revendications sur 17 points d’actualités en souffrance. »

Analysant la situation des travailleurs en République Centrafricaine, l’ODSTC estime que «les syndicalistes doivent tirer toutes les leçons des négociations Gouvernement/Syndicats entreprises sous le gouvernement Touadera II et militer au sein de leurs organisations syndicales pour y dénoncer la tendance au syndicalisme d’accompagnement des pouvoirs publics et promouvoir la renaissance d’un syndicalisme de lutte des classes pour la défense inconditionnelle des intérêts des travailleurs». Selon l’Organisation, «croire ou faire croire que le syndicat doit rester en dehors de la bataille pour un pouvoir ouvrier, c’est inévitablement lui assigner un rôle d’accompagnement du pouvoir dans la longue descente aux enfers de l’appauvrissement généralisée et de la guerre impérialiste où le capitalisme en crise nous entraîne».

Ceci étant, l’ODSTC propose que les syndicats centrafricains deviennent «un espace de front uni anti-impérialiste dans lequel les syndicalistes de classe de la République Centrafricaine travailleront la main dans la main pour une seule classe ouvrière nationale avec une seule voix : « celle de la lutte pour la souveraineté économique et politique du peuple centrafricain et de la défense de tous les travailleurs pour l’égalité des droits». Ceux-ci selon l’OSDTC ont des intérêts communs sans distinction de nationalité, de couleur, de race, de genre

Dans le reste du pays, la Fête du Travail a été diversement célébrée. A Bossangoa (Nord), « la ville est resté calme comme si ce jour n’est pas un jour de fête » a constaté le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville. Les travailleurs et fonctionnaires de l’Etat ont seulement pris part à la traditionnelle cérémonie de levée de couleurs.

Même son de cloche à Obo (Sud-est) où « la population a vécu cette fête comme au quotidien » signale le correspondant de la Radio. Le sous préfet de la ville, Serge Yvon Guessenet, a déclaré que « cette fête devait être organisée à Zémio où un match de football devait opposer les fonctionnaires des deux villes mais faute de moyens logistiques, le déplacement sur Obo n’a pas eu lieu ».