Les religieux unanimes : re-vivre ensemble comme auparavant

Les religieux unanimes : re-vivre ensemble comme auparavant

Les leaders religieux de Centrafrique sont unanimes à le dire haut et fort : le meurtre des deux enfants du quartier Kina à Bangui, ne doit pas donner l’occasion de troubles interconfessionnels.

Catholiques, Protestants, Musulmans et Militants des Droits de l’Homme ont tenu un seul langage. «Il faut savoir raison garder. Cette crise n’est ne doit en aucun cas dégénérer en guerre de religion ».

Ils étaient les invités de Radio Ndeke Luka, dans son émission de débat Patara, produite et diffusée en direct samedi 4 juin 2011 à 17H. Autour de la table et en studio, il y avait Mgr Dieudonné Zapalaïnga, administrateur apostolique de l’archidiocèse de Bangui, l’imam Youssouf Abdelmadi, Secrétaire Général de la Communauté Islamique Centrafricaine, le Secrétaire général de l’Alliance des Evangéliques en Centrafrique Pasteur Franco Mbaï. Avec eux, Hyacinthe Gbiegba, président de l’Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture. (voir photo)

Dans cette émission animée par José Richard Pouambi, Mgr Zapalaïnga, premier à prendre la parole a indiqué que la RCA est un Etat de Droit. « Le clergé supplie donc l’ensemble de la population centrafricaine de laisser agir la justice, qui détient déjà les auteurs présumés de cet acte inhumain ». Il a rappelé à tous les croyants, qu’avant d’appartenir à une confession religieuse, ils sont tous centrafricains avec les mêmes droits et devoirs vis-à-vis de la Loi.

Intervenant à son tour, l’imam Youssouf Abdelmadi a insisté sur le fait que l’unité et l’unanimité du pays s’est faite autour du père fondateur de la RCA, qui est un chrétien. « Par conséquent, les centrafricains sont tous animés de l’esprit du Très Haut, Chrétiens et musulmans ». S’adressant à la communauté chrétienne, il l’a invité à « ne pas confondre cet acte criminel avec le comportement d’un vrai musulman ». Il a cité le Coran qui interdit aux adeptes de l’Islam de tuer. Il a appelé les musulmans et les chrétiens à « re-vivre ensemble » comme auparavant.

Pour sa part, le Secrétaire général de l’Alliance des Evangéliques en Centrafrique, Pasteur Franco Mbaï, les manifestations  d’intolérance et de xénophobie sont condamnées par le christianisme depuis les premiers disciples. Cette religion est basée sur la valeur de la personne humaine selon la vision de Dieu. Pour le SG de l’AEC, « la vie est sacrée et doit être protégée. Les Chrétiens doivent renoncer à la vengeance ».

Pasteur Franco Mbaï a encore rappelé encore aux centrafricains que « Jésus Christ n’a jamais été violent, et que la bible entière n’enseigne pas la violence basée sur l’appartenance religieuse ».

Enfin, Hyacinthe Gbiegba, président de l’Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture, est revenu sur les dispositions du droit et le devoir de les respecter. « Pas de justice populaire donc. Les auteurs présumés de ce double assassinat sont déjà appréhendés. La population doit garder son calme pour permettre à la justice de faire sereinement son travail ».

L’émission a duré une heure. De nombreux auditeurs sont intervenus au téléphone pour se réjouir de cette image d’unité qu’ont donnée des responsables religieux de confession différente. Un exemple que la population est invitée à suivre.