Nazaire Yalanga nouveau maire de Bangui, exit Ngombé Ketté

Nazaire Yalanga nouveau maire de Bangui, exit Ngombé Ketté

Jean Barkès Ngombé Ketté vient de quitter ses fonctions de maire de la ville Bangui. La décision est contenue dans un décret présidentiel diffusé par la radio nationale dimanche 3 juillet 2011, tard dans la soirée.

Le nouveau maire, selon les termes de ce même décret, est Nazaire Yalanga Nganaféï. Il occupait précédemment les fonctions de directeur  des services financiers de la Mairie.

La nouvelle du départ du maire Ngombé Ketté après avoir dirigé pendant 8 ans, l’équipe municipale (un décret l’avait placé à ce poste en 2003 après le coup d’état militaire perpétré par le général François Bozizé) a surpris plus d’un à Bangui. Que s’est-il donc passé ?

Un conseiller à la Mairie a expliqué à Radio Ndeke Luka que le maire Ngombé Ketté a été déchargé de ses fonctions « à sa propre demande. Il a envoyé une correspondance dans ce sens au Président de la République, François Bozizé. Il a indiqué que cela fait 8 ans qu’il est maire et qu’il aspire actuellement à bénéficier d’un repos ».

Le président Bozizé a donc donné une suite favorable à la demande de Jean Barkès Ngombé ketté. Selon toute vraisemblance, la désignation de son remplaçant, par le jeu d’une promotion interne, procède du souci d’éviter des interprétations tendancieuses au plan politique. Qu’en est-il vraiment ?

On rappellera qu’au début du mois de juin 2011, le tout nouveau ministre de l’administration du territoire, le Pasteur Josué Binoua, à l’occasion d’une visite de prise de contact à la Mairie de Bangui, avait ouvertement accusé le maître des lieux, de se livrer à une « gestion opaque » et indiqué qu’il mettrait fin à ce qu’il qualifiait de « dérives ». Ngombé Ketté était depuis lors sur une pente glissante.

Depuis cette visite, les relations étaient tendues entre le ministre de tutelle et le maire de la capitale. Ce dernier en a-t-il tiré des conclusions, demandé et obtenu son départ, avant un éventuel limogeage ? On peut soupçonner qu’il a au moins été blessé dans son amour propre par les propos du ministre. Peut-on dire pour autant qu’il a pris la décision qui, pour lui s’imposait : partir dignement et avec élégance ?

Le maire sortant peut tout de même être fier du travail accompli. Il suffit seulement de sillonner les maquis et autres gargotes de Bangui, pour se rendre compte de sa popularité et de l’estime des habitants de cette ville pour leur maire.

Ngombé Kétté, en réussissant des travaux d’aménagement de sa ville, a marqué des points. Il a fait sien le rêve de plus d’un Banguissois, celui de voir leur cité renaître de ses cendres après plusieurs années de crises sociales, de conflits armés et de soubresauts politiques.

Il convient de souligner que dès son arrivée à la tête de la municipalité de Bangui, sans attendre qu’une hypothétique manne lui tombe du ciel, le maire a commencé à mettre de l’ordre dans sa maison.

Parmi les bénéficiaires des actions du maire, les policiers municipaux, jadis la risée de toute la ville, parce que appelés « Tourougou makara », (traduction littérale, les policiers de beignets), ont pu reconquérir leur dignité et occuper dignement leur place dans la cité. Grande fut également la joie des Banguissois de voir réapparaitre les feux de signalisation. Ils avaient disparu avec la chute de l’empereur Bokassa.

Pourvu que la même détermination soit avec son successeur !