Bangassou vit dans le noir

La ville de Bangassou chef lieu de  la préfecture du Haut Mbomou (Centre –est) vit dans l’obscurité totale depuis plus de trois mois. L’Energie Centrafricaine (ENERCA) qui est une société  publique chargée de la distribution de l’électricité, n’arrive plus à fournir de l’énergie à la population.

Selon les informations recueillies auprès du personnel de l’ENERCA de Bangassou, il s’agit d’une rupture du stock de carburant dans les groupes électrogènes  de la ville.

Conséquences de ces délestages, les activités économiques sont sensiblement touchées. La nuit, la circulation devient de plus en plus difficile.

Une situation qui inquiète la population qui lance un appel au gouvernement centrafricain, de voler à son secours.

En République Centrafricaine, les activités de l’électricité sont régies par les dispositions du décret n° 68/048 du 12 janvier 1968 qui concède le monopole de la distribution, sur toute l’étendue du territoire national, à la société ENERCA.

Malheureusement, force a été de constater que depuis l’indépendance jusqu’à ce jour soit après quarante ans, le taux d’accès à l’électricité en RCA considéré comme l’un des plus faibles en Afrique, n’est que de 3 % seulement sur le plan national.

Les populations rurales, sur qui repose le poids des efforts nationaux pour le développement économique vivent dans une situation de vulnérabilité préoccupante et sont privées des moyens qui pouvaient faciliter leurs conditions de vie.

Et pourtant, la RCA dispose d’une bonne base énergétique particulièrement en combustible ligneux, en hydroélectricité, en solaire, pour ne citer que cela.

Face à ce triste constat, une nouvelle politique de libéralisation de toutes les activités du secteur a été décidée par le Gouvernement. Cette réforme offre aux nouveaux opérateurs la possibilité d’investir dans ce secteur afin de relayer l’Etat dans le financement des infrastructures électriques du pays.

Elle permet également de promouvoir l’efficacité, la qualité du service offert aux usagers par le jeu de la concurrence et surtout l’accès des populations rurales à l’électricité, en vue de réduire la pauvreté.

Mais cela n’est possible que s’il existe un cadre Juridique et Institutionnel pouvant d’une part, garantir les droits de l’Etat et, d’autre part, sécuriser les différents investissements.