- Le 29 juillet 2022, à l’issue des discussions sur la RCA au Conseil de sécurité de l’Onu, la ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger, Sylvie Baïpo Témon, publie sur ses comptes Facebook et Twitter : « Après des discussions intenses, le projet de résolution présenté et adopté par le Conseil, à 10 voix contre 5 abstentions, lève la limitation d’accès aux armes pour les forces gouvernementales. Levée de l’embargo moyennant notification au Conseil ».
- Ces publications ont été relayées par plusieurs internautes dont certaines personnalités politiques centrafricaines affirmant que l’embargo est totalement levé par le Conseil de sécurité de l’Onu. Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont fait croire à une levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la RCA.
- Des diplomates démentent ces informations.
- Le site internet des Nations-Unies précise : « République centrafricaine : le Conseil de sécurité proroge d’un an l’embargo sur les armes avec une dérogation pour les forces de sécurité».
- Donc, l’information selon laquelle « l’embargo est totalement levé » est fausse.
Le 29 juillet 2022, quelques minutes après que le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé d’un an l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine avec une dérogation pour les forces de sécurité, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Témon, twitte : « Après des discussions intenses, le projet de résolution présenté et adopté par le Conseil, à 10 voix contre 5 abstentions, lève la limitation d’accès aux armes pour les forces gouvernementales. Levée de l’embargo moyennant notification au Conseil ». La même information est publiée sur sa page Facebook.
Captures d’écran des publications de Mme Baïpo Témon sur Facebook et Twitter
Après ces publications, des internautes dont des personnalités politiques centrafricaines, interprètent diversement la décision du Conseil de sécurité de l’Onu. D’aucuns disent que l’embargo est totalement levé. D’autres, par contre, avancent que la sanction est maintenue avec des allègements considérables.
Captures d’écran de quelques publications sur Facebook
Ces réactions contradictoires surviennent dans un contexte où la République centrafricaine, confrontée à une instabilité sécuritaire, mène depuis quelques années une offensive diplomatique afin d’avoir du Conseil de sécurité de l’Onu, la levée totale de l’embargo qui pèse sur les armes à destination du pays. Selon les autorités centrafricaines, la levée totale de cette sanction devrait permettre aux forces de défense et de sécurité de se doter de moyens nécessaires pour la défense du territoire et la protection des populations civiles.
Pour dissiper la confusion créée par cette information devenue virale, la cellule d’investigation de Radio Ndeke Luka, #StopATènè s’est intéressée à ce sujet. Dans un premier temps, notre cellule est entrée en contact avec un diplomate centrafricain ayant une bonne connaissance du dossier. Ce dernier, qui ne souhaite pas que son identité soit dévoilée, affirme que l’embargo a été prorogé d’un an par l’Onu avec des assouplissements considérables en faveur des forces de sécurité intérieures.
«L’embargo est maintenu pour une période d’un an à compter de la date du vote de cette résolution et pendant cette année, la République centrafricaine ne serait plus astreinte à toutes les injonctions qui étaient celles d’avant. Cette fois-ci, une simple notification au Conseil de sécurité avant l’arrivée sur le territoire centrafricain des armes est demandée. Donc, grandement assoupli, et pour l’instant, on peut dire que c’est une avancée mais nous avons encore un an pour pouvoir resté dans cette conditionnalité [...] Pour le moment, nous restons encore sous le joug de cette sanction pendant un an mais considérablement assoupli », affirme-t-il.
Plusieurs sources confirment la levée partielle et la prorogation pour un an
De nombreux médias qui suivent de près la question de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine ont, juste après la décision du Conseil de sécurité, précisé qu’il s’agit d’une prorogation avec des assouplissements considérables pour les forces de sécurité centrafricaines. Des affirmations qui contrastent avec celles qui soutiennent que la sanction est totalement levée.