#StopATènè : « les rumeurs concernant les groupes armés paralysent nos activités »©RNL
Hippolyte Pagonendji, habitant du village Bogombo, situé à 130 Km de Bangui sur la route de Bogangolo

#StopATènè : « les rumeurs concernant les groupes armés paralysent nos activités »

L’insécurité dans certaines régions de la République centrafricaine alimente quotidiennement les rumeurs voire la désinformation sur la présence ou les activités des groupes armés. Hippolyte Pagonendji, habitant du village Bogombo, situé à 130 Km de Bangui sur la route de Bogangolo, se confie à la cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka.

Le village Bogombo est-il aussi touché par les rumeurs ?

«Les rumeurs sont la principale cause des problèmes dans notre village. Malgré la présence de nos forces de défense et de leurs patrouilles régulières sur l’axe Bogangola-Damara, des rumeurs d’attaque d’hommes armés nous parviennent régulièrement. Certaines personnes racontent sans preuve que les rebelles ont encerclé Bogombo, Bogangolo et Damara. Cette rumeur dérange actuellement la tranquillité des habitants. Conséquence : les activités sont paralysées car certains habitants ont peur de se rendre aux champs. Les rumeurs concernant les hommes armés paralysent nos activités.»

Avez-vous déjà été victime des méfaits des rumeurs ?

« Au début de ce mois, je rentrais de Bangui après avoir évacué mes marchandises. En cours de route, j’ai été alerté de la présence des rebelles sur l’axe Damara-Bogangolo. On m’a dit de ne pas rentrer. Paniqué, je me suis arrêté au centre Damara pendant des heures. Mais après des vérifications, quelques amis et moi avons décidé de prendre la route en convoi. A notre grande surprise, la voie était libre et les forces de défense et de sécurité intérieure y patrouillaient afin de garantir la libre-circulation. »

Selon vous, que faut-il faire pour barrer la route à cette pratique qui prend de l’ampleur dans notre pays ?

« A ceux qui continuent de raconter ou de partager les rumeurs, je leur conseille de cesser avec cette pratique qui alimente souvent des querelles dans notre pays. J’appelle les uns et les autres à ne pas se fier à ce que les gens racontent par ci par là. Il faut toujours vérifier les nouvelles qui nous parviennent avant d’agir. En le faisant, nous pouvons éviter les conflits dans notre communauté. Les rumeurs sont à l’origine de plusieurs cas de divorce dans notre village.»

#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA

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