Avancée de Séléka, la France et les USA pointés du doigt

Avancée de Séléka, la France et les USA pointés du doigt

La crise centrafricaine prend une ampleur inquiétante dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 décembre 2012 dans la ville de Bangui. Des actions de soulèvements populaires se font déjà enregistrées. Les manifestants sont issus du Conseil National de la Jeunesse (CNJS), de l’organisation des femmes Centrafricaines (OFCA) ainsi que de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA). Les ambassades Française et Américaine ont été prises pour cible à travers un sit-in.

Les manifestants sont estimés à plus d’une centaine. Sifflets, feuilles de palmier, bouts de cartons sur lesquels est écrit : Non à la guerre, Non à la France.  

Selon les reporters de Radio Ndeke Luka, ces manifestants se sont d’abord rassemblés devant l’ambassade des Etats Unis. La même équipe s’est déportée quelques heures après devant l’ambassade de France. Et c’était pour demander le départ de la France.

Interrogés sur la motivation de leur mouvement, certains se sont dits « surpris de l’attitude des Etats Unis d’Amérique en tant que 1ère puissance mondiale et partenaire de la République Centrafricaine mais qui ne réagit pas face à cette avancée rebelle. Ils ont d’ailleurs demandé une assistance militaire d’urgence pour chasser les rebelles ».

« Nous sommes mécontents. C’est la France qui nous a colonisés. Elle doit nous soutenir jusqu’au bout. Malheureusement, elle n’a rien fait. Dans ce cas, nous demandons purement et simplement son départ de notre territoire », ont déclaré d’autres manifestants présents à l’Ambassade de France à Bangui.

En réaction à ces manifestations, l’Ambassadeur de France en Centrafrique a mentionné qu’il s’agit là des ennemis de la République Centrafricaine. Son pays condamne de tels actes d’incivisme.

Sur le terrain, le colonel Djouma Narkoyo, porte parole de la coalition Séléka a justifié leur « progression par le fait que ce sont les Forces Armées Centrafricaines (FACA) qui attaquent souvent leurs positions, alors que la rébellion observe une trêve. Au sujet d’un éventuel appui de leurs mouvements par des puissances étrangères, il a précisé qu’il n’en est pas question. Nous combattons avec nos propres moyens acquis sur le terrain sans l’apport de qui que ce soit. Nous restons ouverts au dialogue à condition que le pouvoir de Bangui respecte aussi ses engagement, notamment la dernière décision des Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) prise à au Tchad le 21 décembre 2012 ».

De son côté, dans une interview accordée sur une chaine internationale, le ministre de l’Administration du Territoire Josué Boua a souligné que « le pays attend de la France un secours pour bouter hors du territoire les rebelles. Cette sollicitation s’adresse aussi à la communauté internationale dont la France ».

Evoquant une faiblesse des FACA à faire face aux attaques rebelles, le membre du gouvernement a signifié que « ses soldats ont besoins davantage de l’appui militaire de la part de la France pour le renforcement de leurs capacités ».

Soulignons que mardi, Séléka a conquis la ville de Kaga Bandoro (340 kilomètres nord de Bangui). Une conquête qui s’ajoute à 8 autres enregistrées dont Bambari, la 5ème région militaire du pays située au centre-est.