L’opération du cantonnement des éléments de la Séléka, échec ou réussite ?

L’opération du cantonnement des éléments de la Séléka, échec ou réussite ?

« A partir d’aujourd’hui, nous allons faire notre premier retrait sur Sibut  et quelques jours après, c’est le retrait définitif ». Une déclaration faite  le 3 mars 2013 à Damara (75 kilomètres de Bangui),  lors de l’opération du cantonnement des éléments de Séléka par le Colonel Bordas, chargé des missions de ce mouvement. Il l’a dit en présence du Premier ministre, Maître Nicolas Tiangaye, accompagné de ses collègues de l’Administration du Territoire, Léon Diberet et de celui de la Sécurité publique, Josué Binoua.

Bien avant de lancer cette opération, selon le reporter de Radio Ndeke Luka, Nicolas Tiangaye et les chefs  de Séléka  ont entamé une longue discussion qui a duré à peu près 3 heures de temps. A l’issu de ces échanges, les éléments de Séléka ont exprimé quelques revendications dont, « le retrait de la troupe sud africaine du territoire centrafricain, la libération de certains de leurs éléments faits prisonniers par le pouvoir de Bangui et, le choix de 3 sites pour leur cantonnement au lieu de 4 retenus par la FOMAC ».

Après les interventions des membres du gouvernement et celles du Général Jean Félix Akaga de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC), les chefs  de Séléka ont finalement décidé de faire un pas en arrière avec leurs 1.800 éléments, c’est-à-dire se replier sur Sibut (186 kilomètres Nord de Bangui), en attendant la suite de leurs revendications.

«  Nous sommes d’accord avec ce qui est dit par le Premier Ministre et toutes les interventions ont été bien enregistrées, nous aussi nous avons des hommes sur le terrain, c’est nous qui les commandons, nous allons faire le mieux pour que le cantonnement soit fait » confirme le Colonel Bordas, chargé de mission de la Séléka.

Pour le chef du gouvernement, Maître  Nicolas TIANGAYE,  le fait que les éléments de la Séléka aient accepté de quitter la ville de Damara pour se positionner dans la ville de Sibut est à saluer et, il considère ce fait comme « un processus qui est évolutif ».

Cependant à Bangui, le retrait de la troupe Sud-africaine exigé par les chefs  de Séléka  n’est pas accepté par tous. Lévy Yakété, coordonateur de la  Coalition Citoyenne d’Opposition aux Rebellions Armées (COCORA),  a exprimé lors d’une conférence de presse, animée le 2 mars dernier à Bangui, le souhait  du maintien voir de l’augmentation de l’effectif des troupes sud africaines en République Centrafricaine.

Selon lui, « n’eut été la présence de cette troupe Sud-africaine, Bangui serait depuis attaquée par ces rebelles».