Fin de l’ultimatum de 72 heures de la Séléka à Bozizé, et après ?

Fin de l’ultimatum de 72 heures de la Séléka à Bozizé, et après ?

« L’ultimatum de 72 heures expire aujourd’hui et nous sommes en réunion en ce moment, ça dépendra de notre état major. Nos revendications surgissent de la négligence de l’application directe des Accords de Libreville par l’homme qui a la clé de la sécurité de ce pays« . Il s’agit d’une déclaration faite par téléphone sur  Radio Ndeke Luka ce 20 mars 2013 par le porte-parole de l’état major de la coalition Séléka, le Colonel Sylvain Oumar Bordas.

Cet ultimatum fait suite  au maintien des 5 ministres du gouvernement de l’union nationale à Sibut (186 kilomètres nord de Bangui), lors d’une mission officielle du gouvernement. Une mission conduite par le Représentant du médiateur de la crise centrafricaine, Noël  Léonard Essongo. La Séléka a durci sa position en exigeant du Président de la République, François Bozizé,  d’accéder à ses revendications.  La Séléka promet de reprendre les armes le cas échéant.

Au total, 11 points de revendications avaient été présentés par les rebelles entre autres : le retrait des forces sud-africaines du pays, l’incorporation dans les Forces Armées Centrafricaines (FACA)  de 2000 rebelles, la prise en compte de leurs grades et le réaménagement technique du gouvernement avec dix ministres issus de cette rébellion.

 » Depuis 48 heures, de nouvelles revendications qui n’ont jamais figuré dans les Accords de Libreville sont formulées par la coalition Séléka. Devant ces événements, le gouvernement entend poursuivre la recherche de la paix par le dialogue, seule solution à la crise actuelle car, les conséquences de cette crise sont dramatiques « , a lancé  Nicolas Tiangaye dans une  déclaration radiotélévisée faite le 19 mars 2013 dans la salle de conférence de la primature à Bangui.

Maître Nicolas Tiangaye a, par ailleurs, demandé à la coalition Séléka de libérer les ministres retenus afin de participer aux négociations car,  pour lui, « les accords de Libreville proscrivent tout recours à la force comme moyen de règlement de différends liés à la crise ».

Il promet par la suite que  le gouvernement  reste ouvert à toute discussion et est prêt à examiner dans les prochaines heures, les revendications  de la coalition Séléka. Toutefois, il fait comprendre que seuls les points faisant  l’objet de l’accord politique de Libreville seront soumis au Représentant du médiateur de la crise centrafricaine.

Cependant, du côté de la Présidence de la République, son porte-parole, Gaston Mackouzangba, s’exprimant ce 20 mars sur une chaîne internationale,  affirme que :  » le pouvoir ne négociera pas sur cette base, on ne peut pas discuter l’arme sur la tempe « .

Pour sa part, le gouvernement des Etats Unis d’Amérique a demandé dans un communiqué de presse publié le 18 mars dernier à Bangui, au président François Bozizé et aux leaders de Séléka de mettre fin immédiatement aux hostilités et de passer à l’application de l’accord de paix de Libreville et de veiller au strict respect des droits humains du peuple centrafricain.

Il convient de rappeler que l’ultimatum de la coalition Séléka au président Bozizé a suscité pendant ces trois jours des réactions tant de la part de la société civile, de l’Opposition démocratique et de certains compatriotes centrafricains interrogés par la Radio Ndeke Luka.