Bozizé libère, Séléka exige son départ

Bozizé libère, Séléka exige son départ

Le président centrafricain François Bozizé vient de libérer des détenus politiques dont ceux de la Séléka, des barrières et le couvre-feu levés. Les 2 décrets ont été promulgués ce 20 mars 2013 sur les ondes de la radio nationale. Cette décision est une des réponses aux revendications de la coalition Séléka.

Les décrets de François Bozizé sont intervenus le jour même de la fin de l’ultimatum lancé par Séléka qui a menacé de reprendre les armes si ses revendications ne sont pas honorées. Ils ont d’ailleurs maintenu les ministres issus de leurs rangs.

Malgré cette concession du pouvoir, l’Etat-major de la coalition des rebelles Séléka a affirmé sur une chaine internationale, par la voix de son porte parole, le colonel Sylvain Oumar Bordas que : « ces décrets arrivent trop tard et nous exigeons simplement le départ du Chef de l’Etat du pouvoir».

Joint au téléphone par Radio Ndeke Luka sur la fin de leur ultimatum, le colonel Bordas a indiqué que le mutisme de Bozizé par rapport à leurs revendications prouve à suffisance que ce dernier est pour la guerre et non pour la paix. Nous reprenons nos armes et nous nous réservons le droit de dévoiler notre stratégie militaire, sur la marche sur Bangui ou pas.

Pour lui, depuis la fameuse prise d’otage de leurs ministres, le représentant du Médiateur dans la crise centrafricaine, le Général congolais Léonard Noël Essongo, n’a daigné donner une suite favorable aux préoccupations de la Séléka.

A Bangui, capitale de la République Centrafricaine, la réaction de l’homme de la rue ne s’est pas fait attendre ce jeudi sur le dernier développement de la crise du pays : « Nous condamnons tous les responsables de la coalition Séléka pour le durcissement de leur position. Nous avons la peur au ventre et n’arrivons pas à étudier en toute sérénité. Le Chef de l’Etat doit prendre ses responsabilités pour arrêter la progression de la Séléka sur Bangui. Nous appelons les 2 parties à respecter les clauses de l’Accord de Libreville. Si les hostilités persistent, le développement de notre pays sera compromis. Et, c’est l’avenir de la jeunesse qui est pris en otage ».

De son côté, le Parti pour la Gouvernance Démocratique (PGD) a attiré l’attention du gouvernement d’union nationale et celle de la coalition Séléka sur les conséquences qui pourraient advenir des suites d’un affrontement. Il l’a relevé dans un communiqué de presse signé de son président Jean-Michel Manda. D’après le PGD, « la résolution de cette crise ne réside pas dans la puissance du feu des armes mais dans la puissance de la parole par le dialogue et la concertation». Dans le communiqué, le PGD a demandé une fois de plus, l’implication des Chefs d’Etats de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dans la résolution définitive de la crise centrafricaine.

L’arrivée des principaux leaders tels que le Tchadien Idriss Déby Itno et le Congolais Denis Sassou Nguesso a été d’ailleurs annoncée ce jeudi à Bangui.

Il est à signaler que le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), sur demande de la France, va se pencher ce 21 mars 2013, sur la situation de la République centrafricaine.