La « ligne rouge » de Damara serait franchie par Séléka, panique générale à Bangui

La « ligne rouge » de Damara serait franchie par Séléka, panique générale à Bangui

« Débandade, services d’Etat et privés vidés, circulation perturbée, achats de dernières minutes ». Tel est le constat fait par Radio Ndeke Luka dans la mi-journée de ce vendredi 22 mars 2013 dans la ville de Bangui. Les rebelles de la coalition Séléka auraient franchi la « ligne rouge » située à Damara (75 kilomètres au nord de Bangui). Une source diplomatique à Bangui confirme l’information.

La situation reste très confuse a constaté Radio Ndeke Luka. Une situation intervenue après que les rebelles aient pris dans les premières heures de ce vendredi la ville de Bossangoa (305 kilomètres nord-ouest de Bangui).

La ville de Bossangoa a été prise après Bouca et Batangafo par la Séléka, dirigée par le 1er vice Premier ministre et ministre de la Défense nationale Michel Am Nondroko Ndjotodia.

Les autorités de Bangui n’ont pas encore officiellement réagi sur l’avancée fulgurante et sans résistance des éléments de la Séléka vers la capitale. Selon une source militaire, le 1er ministre Me Nicolas TIANGAYE se serait réfugié à la base de la FOMAC à Mpoko.

Les dernières occupations de ces villes font suite à l’expiration d’un ultimatum de 3 jours lancé par ces rebelles à l’endroit du pouvoir de Bangui. Ils ont exigé entre autres la libération des détenus politiques, l’intégration dans l’armée régulière de plus de 2000 soldats, la confirmation de leurs grades, le départ des militaires sud-africains et le démantèlement des barrières illégales.

Jeudi dernier, l’Opposition démocratique centrafricaine a pointé du doigt le président François Bozizé. Une accusation liée au non respect de l’accord de Libreville signé en Janvier dernier.

« Nous étions surpris de constater que l’esprit et la lettre des Accords de Libreville n’étaient plus observés surtout par le pouvoir public donc le président de la République », a indiqué sur les ondes de Radio Ndeke Luka Gabriel Jean Edouard Koyambonou, 1er vice- président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC).

Pour lui, « On est allé de violation en violation mais par esprit de patriotisme, tout le monde s’est tu, pensant que l’erreur étant humaine et que les hommes qui étaient choisis et les différents acteurs signataires des accords de Libreville allaient rectifier au fur et à mesure… ».

Selon Gabriel Jean Edouard Koyambonou, les ministres qui étaient choisis depuis le 13 février 2013 pour faire partir du Gouvernement d’ Union Nationale (GUN) jusqu’à ce jour, la plupart  n’ont même pas renouvelé leur propre cabinet et il se pose la question de savoir : « comment ces ministres  vont-ils travailler d’autant plus que le directeur de cabinet dans une structure ministérielle est la cheville ouvrière ».