La situation sécuritaire de la RCA : 3 mois après ?

La situation sécuritaire de la RCA : 3 mois après ?

 

En République centrafricaine, en l’espace de 3 mois après le coup de force du 24 mars dernier, l’insécurité demeure toujours grandissante dans le pays. Les populations centrafricaines, du Nord au sud et de l’Est à l’Ouest, se plaignent des agressions, des actes de violences et viols, d’enlèvements, de pillages et des braquages à répétition des combattants de l’ex-rébellion Séléka.

Au quartier Foûh, dans le 4éme Arrondissement de Bangui,  un soldat de 2éme classe des Forces Armées Centrafricaines (FACA) a été empêché de se rendre à son lieu de travail par certains éléments de Séléka. L’acte s’est produit ce 24 juin.

« Le chef d’Etat major nous a demandé de reprendre le travail mais je ne comprends rien en ce moment. Ce matin, en allant au travail avec ma tenue, ces éléments de Séléka m’ont interpellé soit disant qu’il s’est passé un événement dans mon quartier cette nuit. Ils m’ont menacé de leur dire la vérité sinon ils vont me conduire à la SERD. Automatiquement, ils m’ont déshabillé pour me conduire chez moi dans le but de leur remettre mon arme. J’ai réussi à m’échapper en sautant la clôture de l’Hôpital de l’Amitié et c’est de là-bas que des personnes de bonne volonté m’on donner des habits » a raconté cet élément des FACA.  

 «  Mon fils a été kidnappé et ligoté vers combattant dans le 8éme Arrondissent avant d’être conduit au domicile familial au quartier Sango. Après l’avoir obligé à leur remettre son arme, ils l’ont conduit à l’OCRB du centre ville où il est encore maintenu » témoigne Marc Anzemoegba, père d’un caporal chef de l’Armée nationale kidnappé par certains éléments de Séléka.

À Amou, village situé à 25 kilomètres de Sibut, une femme âgée d’une vingtaine d’années environ a été assassinée froidement le 7 juin dernier à son domicile par les éléments de Séléka. A l’origine, la victime avait protesté contre les actes de pillages orchestrés par ces éléments dans son foyer.

« Les éléments de Séléka ont pillé presque tous les habitants de mon village. Lorsqu’ils sont arrivés chez moi, ils ont pris l’un de mes moulins à manioc et ma moto. Ils sont revenus quelques temps après pour prendre l’autre moulin et ils m’ont tabassé à mort. Ma femme qui rentrait du champ avec un bébé en main s’est mise à pleurer. Elle leur a demandé de cesser de me torturer. C’est ainsi qu’ils l’ont abattu froidement » a expliqué Victor Yassara, mari de la victime.

Au quartier Miskine dans le 5éme Arrondissement de Bangui, une femme a reçu une balle au niveau de sa mâchoire alors qu’elle était encore dans son lit.  L’acte s’est produit dans la nuit du 22 au 23 juin dernier.

Afin de mettre un terme à cette chaîne de violences, le président de la transition centrafricaine Michel Djotodia a déclaré le week end dernier que 2000 éléments de l’ex- rébellion Séléka seront incorporés dans les rangs de l’Armée nationale.