Paix et cohésion sociale : les préoccupations essentielles des centrafricains

Paix et cohésion sociale : les préoccupations essentielles des centrafricains

Les partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle mettent les bouchées doubles pour le rétablissement de la paix et de la sécurité en Centrafrique. Le Parti National pour un Centrafrique Nouveau, PNCN sort de son mutisme. Cyriaque Gonda, le président de ce parti a  échangé ce jeudi avec les professionnels des médias sur les solutions d’urgence afin d’éviter un affrontement interreligieux en République Centrafricaine. Cette rencontre s’est tenue à l’hôtel Ledger Plazza à Bangui.
Cyriaque Gonda a saisi l’occasion pour interpeler la communauté internationale sur la situation humanitaire dégradante dans l’arrière pays.
« La situation en Centrafrique est très grave. La souffrance de la population, l’escalade de la violence, les tueries, les morts, les représailles et la crise humanitaire sont d’une gravité que nous ne pouvons continuer qu’à condamner seulement par la voix des ondes. Nous avons entrepris de rencontrer tous les acteurs impliqués dans cette crise, tous les responsables de la communauté internationale en RCA et les autorités de la république pour leur dire qu’il faut des solutions hardies, c’est-à-dire qu’il faut envoyer des forces multinationales dans les zones de turbulence ».
Il ajoute par ailleurs que l’intervention de l’ONU pourrait ramener la paix en Centrafrique.
« La communauté internationale ne doit pas se laisser divertir par l’argument selon lequel il existe une rébellion. On résout le problème de l’exaspération en ramenant les Séléka et avec une assistance militaire afin d’éviter un affrontement inter religieux. Que la communauté internationale nous aide, que les pays amis aussi nous aident à pouvoir neutraliser ces forces négatives ».
Les partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle de commun accord, s’engagent à descendre dans les villes secoués par les récents affrontements afin d’apporter  leur soutient  aux populations
La Société Civile n’est pas restée à l’écart. L’Association des Cadres Musulmans de Centrafrique s’investit aussi pour le retour de la paix dans le pays. Les membres de cette association ont ouvert ce jeudi un atelier d’échange et de réflexion sur la consolidation de la paix et la cohésion sociale. Les travaux se déroulent au complexe sportif Barthélémy Boganda à Bangui. Les participants aux assises vont être sensibilisés à la thématique de la paix, celle de la cohésion sociale,  ou de la réconciliation nationale. Les thèmes sont axés sur l’existence de l’islam et du Christianisme en République Centrafricaine, ainsi que sur le dialogue inter religieux.
Il est inconcevable pour le Docteur Aboubakar BAKO, président du comité d’organisation de l’atelier d’échange et de réflexion, de parler d’un conflit inter religieux en Centrafrique. Pour lui, il s’agit de rumeurs et les populations doivent afficher un comportement citoyen.
« Vous ne pouvez pas imaginer que dans un pays comme le nôtre, on puisse parler de conflit inter religieux. Ce sont des individus qui ont commis des actes condamnables et nous sommes dans un pays de droit. Si on arrive à mettre la main sur ceux-ci, il faut qu’ils soient jugés. Qu’on ne puisse pas sur la base des actes qui ont été posés par des individus, généralisés à toute la communauté. Il ne faut pas que les gens cèdent à la tentation. Que les gens aient la patience, l’esprit de pardon et de tolérance ».
Les travaux de cette réflexion et ce moment d’échange vont s’achever ce vendredi.
La Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique (COCIPAC) a lancé mercredi une série de réunions de sensibilisation et de mobilisation sociale sur la paix, la sécurité et la réconciliation nationale. La population du quartier Kingoma dans  le 2ème arrondissement de Bangui a accueilli les membres de cette coordination qui n’ont parlé que des avantages de la restauration de la paix. Régis Norguez NDAKET est le secrétaire général Adjoint la COCIPAC.
« La paix n’a pas de prix et sans la paix aucun développement ne peut se réaliser. C’est ainsi que la COCIPAC en tant qu’organe de la société civile a décidé de se lancer dans ce sacerdoce afin de promouvoir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire. Nous allons parcourir tous les arrondissements de Bangui, ensuite nous irons en province pour pouvoir parler de la paix, de la tolérance afin de faciliter le retour à une paix définitive et une sécurité véritable dans notre pays ».
L’un des objectifs assigné à cette activité est de préparer la population du quartier Kingoma aux avantages de la caravane de la paix qui sera organisée par cette association le samedi 21 septembre. Cette campagne de sensibilisation sera élargie dans l’arrière pays.