Arrivée d’une délégation onusienne en Centrafrique sur fonds de grogne à la Socatel et à la Sucaf

Arrivée d’une délégation onusienne en Centrafrique sur fonds de grogne à la Socatel et à la Sucaf

Le personnel de la Socatel monte au créneau. Il décide de procéder à la coupure de toutes les lignes téléphoniques de l’administration centrafricaine en général, sans aucune distinction.
La décision est prise ce jeudi, à l’issue d’une assemblée générale tenue à la Socatel Bangui-Sica, le siège de cette institution à Bangui. Le personnel se dit dépassé par les manipulations des cadres et agents du Trésor Public qui foulent au pied les instructions des autorités du pays. Louis Salvador Ngho est le président du Syndicat Chrétien des Travailleurs des Télécommunications (SCTT).
« Nous avons décidé de couper toutes les lignes officielles qui sont sur Socatel à partir d’aujourd’hui. Nous l’avons notifié au Premier ministre, car l’Etat ne travaille pas avec le réseau Socatel, mais travaille plutôt avec les appareils portables. Si les autorités ne réagissent pas, nous allons passer à la vitesse supérieure. Nous prenons à témoin la communauté nationale et internationale. Depuis le 26 août dernier, le Premier ministre, compte tenu des vingt (20) mois d’arrières de salaire qui s’élèvent à un milliard quatre cent millions (1.400.000.000) de francs CFA, a promis dès la fin août, payer deux (2) mois pour soulager le personnel. Mais depuis ce temps au Trésor Public, on fait savoir qu’il n’y a toujours pas d’argent ».
Ce personnel totalise à ce jour deux (2) ans d’arriérés de salaires, soit 24 mois.
Un autre mouvement de mécontentement ce jeudi, c’est à la Sucaf, la Sucrerie Centrafricaine.
Le personnel de cette société a réagi à la décision du prolongement de leur chômage. Mis en chômage depuis le mois de janvier 2013 à l’issue des derniers événements militaro-politiques qu’a connu la République Centrafricaine (RCA), les employés de cette entreprise éprouvent de sérieuses difficultés. Ils ne bénéficient que de 35% de leurs salaires.
Joseph Zama est le délégué du personnel de cette société de sucrerie. Pour lui, la situation que vit le personnel de la Sucaf est émouvante.
« La situation actuelle est dramatique. Nous avons passé au moins dix (10) mois de chômage technique, ce qui dépasse le cadre retenu. Maintenant nous sommes encore au seuil d’une autre prolongation  de trois (3) mois. Ce qui veut dire qu’on risque d’aller jusqu’en janvier 2014 ».
Les représentants du personnel ont eu un entretien mercredi avec l’Inspection du Travail et la direction générale de la Sucaf pour faire le point sur cette décision.
Par ailleurs, les directeurs des agences onusiennes notamment le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’organisation des nations unies pour l’enfance (UNICEF), le programme alimentaire mondial (PAM), l’organisation des nations unies pour la population (UNFPA), le haut commissariat pour les refugiés (HCR), l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), arrivent ce 17 octobre à Bangui, la capitale centrafricaine.
Cette mission conjointe va séjourner du 17 au 19 octobre 2013 pour évaluer les besoins de la population dans ce pays touché par une crise humanitaire grave. La délégation sera chargée d’examiner les possibilités de renforcer l’appui à la réponse humanitaire actuellement apportée en RCA, et de soutenir un relèvement axé sur la résilience, en coopération avec les autorités centrafricaines et les autres partenaires humanitaires. Ses membres devront aussi s’enquérir des questions liées à l’accès humanitaire et à la protection des civils.
Depuis le 10 décembre 2012, le conflit en Centrafrique a entraîné le déplacement interne de trois cent quatre vingt quatorze (394.000) personnes. Près de soixante quatre mille (64.000) personnes ont fui vers les pays voisins à savoir la République Démocratique du Congo et le Tchad. L’insécurité persistante et le mauvais état des infrastructures dans ce pays entravent les opérations des organisations humanitaires et l’accès aux communautés touchées par la crise.