Depuis mardi soir le chef de fil de l’Union pour la paix en Centrafrique n’est plus à Bambari. On ignore encore aujourd’hui sa destination. L’inquiétude se fait sentir au sein de la population civile.
Hier, la présence d’Ali Darass a été soupçonnée à Maloum (63 km au nord de Bambari) ou encore en direction de la ville de Mobaye. Cette situation mal comprise, plonge la société civile dans une profonde incertitude. Elle demande au gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji de faire toute la lumière sur cette affaire qu’elle qualifie « d’un jeu de cache-cache ».
La coordination de la coalition pour la Cour pénale Spéciale (CPS) de son côté réagit au départ du chef de l’UPC. Selon Fernand Sylvice Mandé Djapou, son coordonnateur, Ali Darass mérite d’être arrêté et traduit devant la justice centrafricaine.
« En ce qui concerne la délocalisation d’Ali Darass de Bambari pour Maloum, c’est toujours dans cette même zone. Ce que nous demandons, c’est son arrestation pour le traduire devant la justice centrafricaine ou devant la Cour pénale spéciale ou la Cour pénale internationale ».
Il exige que le chef de l’UPC ainsi que tous les chefs rebelles soient traduits devant les tribunaux.
« Nous demandons au gouvernement centrafricain de décerner un mandat d’arrêt international contre Ali Darass. Jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas de mandat d’arrêt international de la part du gouvernement contre lui. Et c’est pour cela que la Minusca refuse d’agir », a-t-il fait savoir.
La Minusca menace de frapper en cas de récidive
L’exfiltration du leader de l’UPC ne semble pas faire fléchir la position du FPRC et sa coalition de marcher sur Bambari. Une menace réitérée ce jeudi par Azor Kalité, sous-chef d’état-major de cette faction ex-Séléka, invité de Radio Ndeke Luka.
Coté Minusca, il n’en est pas question. Pour Vladimir Montéiro, porte-parole de la Mission onusienne, des moyens seront utilisés si le FPRC tient sa décision.
« La Minusca est claire depuis le début. Elle a pris toutes les mesures pour qu’il n’y ait pas de guerre à Bambari », a indiqué Vladimir Monteiro, soulignant que c’est dans ce cadre qu’ils « ont obtenu le départ du leader de l’UPC ».
L’onusien met en garde contre toute tentative qui constituerait une menace pour la population civile à savoir la position du FPRC de marcher sur Bambari.
« Si jamais ces éléments essayent de le faire, ils se retrouveront face aux moyens de la Minusca, qui sont soutenus par le gouvernement », a martelé M. Montéiro. En cas de récidive, « les chefs de la coalition seront reconnus responsables devant la justice nationale et internationale », a-t-il précisé les appelant à « protéger la population et éviter la guerre ».