Trois ans après le début de la crise en République Centrafricaine, prés de 10.000 déplacés internes, officiellement enregistrés vivent toujours sur trois sites dans la ville de Kabo (préfecture de l’Ouham, nord du pays), à quelques 70 kilomètres du Tchad.
Nombreux sont ceux qui veulent rentrer dans leur ville d’origine mais n’ont pas les moyens. Ils appellent les autorités de Bangui à les aider. On appelle à Kabo « les retournés ».
La plupart d’entre eux, sont partis du Pk5 (Bangui) et du Pk12 (commune de Bégoua), convoyés à Kabo en 2014 au plus fort de la crise. Ils avaient rejoint le Tchad avant de revenir à Kabo.
Dans le site de transit où ils sont installés, ils vivent comme « sous perfusion ». Quelques ONG leur fournissent des soins et parfois de la nourriture.
Tidiane Bafor, ancien habitant du Pk5 est le délégué des « retournés ». Il vit dans le camp avec sa femme et ses trois derniers enfants depuis 10 mois. Il appelle le gouvernement à l’aide.
« Je veux rentrer à Bangui. Je demande au gouvernement et aux partenaires de faire des efforts pour nous sortir de cette situation ».
« Quelqu’un qui a fait 10 mois ici et qui n’a plus rien à manger, c’est grave », s’est-il inquiété relevant que « c’est MSF qui a fait des efforts pour nous, retournés centrafricains du Tchad, pour nous donner à manger. L’ONG Solidarité nous a donnés des nattes ».
Ousmane Oumar, ancien habitant du Pk12, qui est ici depuis un an à Kabo avec sa femme et ses deux enfants déplore son séjour au Tchad. Il ne cache pas son envie de regagner Bangui.
« Il y a beaucoup de souffrance au Tchad. Nous avons eu un problème de nourriture et à cela s’ajoutait l’absence de commerces. Je ne pouvais rester là-bas. Et à Kabo, c’est la même chose. Je veux repartir au Pk12 où il y a plusieurs activités », a-t-il souhaité.
De nombreux réfugiés continuent toujours de retourner à Kabo, malgré le risque que cela représente. La frontière entre le Tchad et la République Centrafricaine est officiellement fermée depuis 2013.