RCA : tuerie de masse au village Yassen dans la Ouaka

RCA : tuerie de masse au village Yassen dans la Ouaka

  Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées au village Yassen dans les environs d’Agoudoumanga dans la préfecture de la Ouaka. Des faits attribués par Anatole Ndemagouda, député de Bambari 3 aux groupes armés qui s’affrontent depuis plusieurs mois dans la région.

« Des combats ont été signalés entre l’UPC de Ali Darassa et d’autres groupes non identifiés », a déclaré à RNL l’élu de cette localité ajoutant que « la population civile en a payé le plus lourd tribut avec plus de 400 décès signalés et l’incendie du village ». Conséquences, les populations environnantes, fuyant une éventuelle attaque de leur localité ont parcouru « plus de 80 à 100 Km pour arriver au centre Bambari », a précisé Ndemagouda.

Dénonçant la « passivité des casques bleus de la Minusca », le député de Bambari 3 demande au gouvernement centrafricain d’assurer ses « fonctions régaliennes qui consistent à protéger les populations ». A la Minusca, il demande d’installer des « postes avancés » dans la localité afin, dit-il, de « dissuader les milices ».

De son côté, la Minusca mise à l’index par Anatole Ndemagouda, affirme qu’une « patrouille de Casques Bleus est à pied d’œuvre dans la localité », réfutant par la même occasion une quelconque passivité.

L’UPC, un des groupes rebelles engagé dans cette bataille rejette l’implication de ses éléments dans cette tuerie. Selon Souleymane Daouda – son porte parole, « la coalition qui attaque ses positions se trouve au niveau de Ippy et Ndassima ». Ne pouvant « emprunter la route principale », la coalition FPRC et autres a contourné pour  attaquer « Agoudoumanga le 17 mars incendiant maisons et villages environnants tout en tuant au moins 45 personnes ». Il ajoute qu’étant informé de leurs forfaits, « l’UPC a dépêché un renfort pour les chasser de la localité ».

A son tour, le FPRC de Nourredine Adam clame un autre son de cloche. « C’est une fausse allégation parce que de notre côté, nous n’avions pas mené une opération dans les localités citées », a indiqué Aboubakar Sidik,  chargé de communication du FPRC. Rejetant cette accusation de l’UPC, le FPRC précise avoir été informé des « exactions commises » par les rebelles de l’UPC. Mais, ils ont été contraints de ne pas réagir « en raison de l’interposition de la Minusca », a souligné Aboubakar Sidik qui donne malgré tout un bilan de plus de « 80 morts ».

Aucune réaction officielle des autorités centrafricaines sur cette nouvelle flambée de violence meurtrière dans la Ouaka n’est à ce jour enregistrée.