L’exécutif et le législatif traversent depuis un certain temps une crise qui ne dit pas son nom. D’après une investigation de Radio Ndeke Luka, certains membres du bureau de l’Assemblée Nationale ainsi que ceux du gouvernement se regardent en chiens de faïence. Plusieurs interpellations n’ont pas pu avoir lieu.
Le vrai problème se situerait entre les chefs des deux institutions : la présidence de la République et l’Assemblée Nationale. Depuis des semaines, la rencontre hebdomadaire tenue chaque mardi entre Faustin Archange Touadéra et Abdou Karim Meckassoua pour aborder les grandes questions n’aurait pas eu lieu. Cette rencontre serait souvent reportée à cause du calendrier du Chef de l’État.
Selon une source indépendante proche du dossier, la défaite du groupe parlementaire « Cœur Uni » du Président Faustin ArchangeTouadéra, face au « Chemin de l’Espérance » d’Abdou Karim Meckassoua, lors du dernier renouvellement du bureau de l’assemblée nationale serait à l’origine.
Un élu de la nation a même indiqué qu’avant le vote, deux ministres conseillers à la présidence avaient proféré des menaces aux représentants du peuple qui ne voteraient pas pour le groupe du président Touadéra.
Pour d’autres par contre, ce bras de fer serait lié à l’arrestation du député Aristide Goundissa de Bambio par les éléments de la garde présidentielle et son audition le 20 février dernier à la Section des Recherches d’Investigations.
L’altercation qui avait eu lieu entre le ministre de la Défense, Joseph Yakité et le 3e vice-président de l’Assemblée Nationale, Timoléon Mbaïkoua pendant le tournoi qualificatif de l’Afro- basket 2017 au palais des sports en est également une illustration.
Aujourd’hui les parlementaires cumulent trois mois d’arriérés de frais de restitution. Une source proche du département des Finances et du Budget justifie cette situation par le mécontentement du ministre de tutelle Henri Marie Dondra, contre les parlementaires qui ont refusé de prendre la parole lors du passage de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, à l’assemblée nationale en décembre 2016.
Du coté de l’exécutif, un proche du Chef de l’État a confié à Radio Ndeke Luka, que toutes les procédures d’envoi des projets de loi et des interpellations sont bien respectées. Ils sont donc dans la logique du respect de séparation du pouvoir. Mais pour l’instant, le parlement fonctionne au ralenti, le problème de fournitures de bureau se pose avec acuité.
Une interrogation de la population : où se trouve son intérêt dans cette bataille d’homme à homme qui engage la vie de toutes les institutions de la République ?