Le porte-parole de la République, Albert Yaloké-Mokpème, annonce le déploiement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) à Obo dans le Haut Mbomou. Ces soldats vont être appuyés par les Casques bleus de la Minusca. La réaction fait suite au retrait de l’armée ougandaise basée dans cette ville d’ici le mois de mai prochain.
Reconnaissant que l’armée ougandaise a fait un travail de sécurisation remarquable, « nous déplorons ce départ compte tenu de l’état actuel de nos forces », a indiqué Albert Yaloké-Mokpème.
Selon le porte-parole, « la nouvelle n’est pas fraîche. C’est une information qui avait déjà été communiquée au Président au mois de juillet 2016 » lors du sommet de l’Union Africaine à Kigali et que Faustin Archange Touadéra « en avait pris acte ».
Ce rendez-vous inter africains avait permis au Chef de l’Etat de plaider auprès de ses pairs pour une force de compensation. « L’Union Africaine en a fait sienne », ce qui avait occasionné le renforcement des forces internationales dans cette partie du pays.
Albert Yaloké-Mokpème a assuré que le Président a soulevé cet aspect lors de ses nombreux voyages. Un certain nombre de pays dont les Etats-Unis avaient décidé d’apporter leur contribution au renforcement des forces de défense et de sécurité.
Les soldats ougandais se retirent d’ici mai
Les troupes, engagées dans la lutte contre l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), vont quitter la ville de Obo où elles sont basées. L’annonce a été faite mercredi dernier par le commandant de la troupe ougandaise lors d’une réunion avec les autorités locales.
En rendant public ce retrait (d’ici mai), l’officier ougandais s’est dit satisfait des résultats de la traque de Joseph Kony. « Nous avons réduit l’effectif des éléments de la LRA à moins de 150 hommes. Bien que Joseph Kony ne soit pas encore arrêté ou tué, nous nous réjouissons du travail abattu », annonce-t-il sans donner de précision sur le calendrier du retrait.
Ghislain Dieu Béni Kolengo, s’est inquiété de ce départ. « Le retrait des troupes ougandaises intervient au moment où la LRA multiplie les exactions. Cette nouvelle nous inquiète tous dans la région », a-t-il déclaré. Le préfet du Haut Mbomou appelle au renforcement du dispositif militaire centrafricain à Obo et dans les environs pour maintenir la pression sur la LRA, cette rébellion ougandaise très active dans la partie sud-est de la République Centrafricaine depuis 2008.
Déjà au mois de mars dernier, Ernest Mizédio, député de Obo s’était dit inquiet du retrait des troupes américaines de la ville. Le parlementaire avait exigé en contrepartie un bataillon des FACA pour sécuriser la population contre les exactions de ces rebelles ougandais.
Ce retrait américain annoncé, et qui se fera à partir du 25 avril, intervient dans un contexte où la LRA multiplie des attaques et des enlèvements à l’est du pays.