Centrafrique : le poisson frais devient une denrée rare dans le village Boungou 2 à Bria©Droits réservés
Des poissons étalés dans un plat au marché central de Bangui

Centrafrique : le poisson frais devient une denrée rare dans le village Boungou 2 à Bria

Depuis plusieurs jours, le poisson frais est devenu une denrée recherchée dans le village Boungou 2, situé à 18 kilomètres de Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto. En cause, la montée du niveau des eaux et l’attaque des filets par les reptiles.

Après quelques heures de pêche, Timothée et son ami Hilaire s’apprêtent à descendre de leur pirogue qui vient d’accoster au bord de la rivière Boungou. Dans cette pirogue, il n’y a que des hameçons, des filets et une marmite vide. Selon les deux amis, la pêche n’est pas fructueuse depuis un certain moment pour de nombreuses raisons.

« Les caïmans sont nombreux dans l’eau »

« Avec la montée du niveau des eaux, nous n’arrivons pas à trouver beaucoup de poissons. Faute de moyens, nous nous débrouillons avec nos petits filets. Les caïmans sont nombreux dans l’eau et lorsqu’ils surgissent, nous abandonnons tout. Ils déchirent même les filets. C’est l’une des causes de cette carence de poissons », expliqué Timothée.

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Sur le visage des vendeuses de poisson, qui attendent au bord de cette rivière, c’est la déception. L’une d’entre elles, qui vend du poisson grillé dans le village, subit les répercussions de cette rareté sur son commerce.

« Nous nous débrouillons pour de bénéfices »

 » C’est difficile de trouver du poisson. Si nous en trouvons un peu, cela se vend à 1000 francs la pièce. Nous nous débrouillons pour avoir 300 ou 500F de bénéfice. Les pêcheurs nous disent que les caïmans détruisent leurs filets. C’est déplorable », regrette Mariam Zoumara, une vendeuse de poisson.

Face à leurs difficultés, notamment l’insuffisance de matériels de travail, les pêcheurs sollicitent un appui.

« Appel à l’aide »

« Nous demandons que le député de notre localité et les ONG nous appuient. Qu’ils nous fournissent de matériels adéquats, tels que des filets de 50 et 100 mètres, des hameçons qui peuvent attraper un poisson que nous appelons communément «bal-boute» », implore Timothée.

La quantité insuffisante de poisson au village Boungou 2 a aussi un impact sur le marché de Bria où, trouver cet aliment, devient difficile actuellement.

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