Centrafrique : des rumeurs d’une attaque créent la panique à Bangui©RNL/Jefferson Cyrille Yapendé
Une vue du village Liton, Pk 22 route de Damara, ce lundi 9 octobre après la panique

Centrafrique : des rumeurs d’une attaque créent la panique à Bangui

Une scène de panique a embrasé, ce 9 octobre, une partie de la ville de Bangui. Tout est parti d’une fausse alerte au sujet d’une éventuelle présence rebelle au village Djebel, à 17 km de Bangui, sur l’axe damara. Quelques heures après, le calme est revenu et les activités ont repris.

Beaucoup de gens ne savaient de quoi il s’agissait, mais se mettaient à fuir. A en croire certains habitants des quartiers Nord de la capitale, qui d’ailleurs ne connaissaient pas les raisons de cette débandade, tout le monde était sur le qui-vive.

 « Tout le monde était en débandade »

« On nous a informés que les rebelles sont sortis au village Djebel, au Pk 17. Tout le monde était en débandade. On a vu des gens courir dans tous les sens. Moi-même, je ne sais pas ce qui est arrivé et je n’ai rien vu. Et c’est maintenant que les forces spéciales sont parties sur les lieux. Cela nous a tous paniqués », a témoigné Patrick qui habite à la sortie nord de Bangui.

Selon des témoignages recueillis non-loin du village Djebel, là où tout a commencé, la rumeur serait venue d’une habitante, revenue précipitamment du champ. Si elle s’est enfui après avoir alerté les autorités locales, sa voisine témoigne : « Ma voisine est allée au champ. Elle est revenue dire aux militaires qu’elle a rencontré des rebelles qui lui ont demandé de l’argent et lui ont remis un billet de 2.000 francs pour leur acheter des cigarettes. Informé à son tour, le chef du village a alerté tout le monde. En ce moment, la localité est en débandade. Les enfants ont fui dans tous les sens. Je n’ai pas encore retrouvé ma fille de 7 ans », a fait savoir Sandra, une habitante de Djebel.

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Cette panique avait paralysé les activités commerciales et professionnelles, ce lundi matin à Bangui. Les autorités locales appellent au calme.

« C’est une fausse information »

« Maintenant, les gens ne vendent pas. Ça va jouer sur leurs recettes et le pays. Ça va encore prendre une tournure pour dire que les rebelles sont rentrés dans Bangui. Or, c’est une fausse information. Je profite pour lancer un vibrant appel à toute la population de la commune de Bégoua de sortir et vaquer librement à ses occupations », a appelé Jean Emmanuel Gazanguinza, maire de la commune de Bégoua.

Devant cette fausse alerte, le gouvernement appelle la population à reprendre ses activités.

« Des forces déployées »

« Depuis ce matin, un mouvement de panique s’est installée dans la capitale ; faisant état d’une incursion des forces négatives dans la ville. Ceci est une fausse information. Je viens ici rassurer la population qu’il n’y a rien », a martelé sur la radio nationale, Serge-Ghislain Djorie, Porte-parole du gouvernement. Poursuivant, « A l’heure où je vous parle, nos forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre. Je demande à la population de vaquer librement à ses occupations ».

Ce n’est pas la première fois que les rumeurs créent des paniques à Bangui. Juste après cette panique, le dispositif sécuritaire a été renforcé au Nord de la capitale et au village Djebel, là où la rumeur a commencé. Avant le début d’après-midi, les activités reprenaient progressivement à Bangui.

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