Centrafrique : Bangui et Paris discutent des nouvelles orientations de la Minusca©RNL/Hugues Namkoïssé
La ministre centrafricaine des Affaires étrangères échangeant avec des diplomates français en marge de la rencontre, le 11 octobre 2023

Centrafrique : Bangui et Paris discutent des nouvelles orientations de la Minusca

Après un long moment de méfiance, Bangui et Paris ont renoué le dialogue, ce mercredi 11 octobre 2023, à Bangui, pour décider de l’avenir de la Minusca. Depuis la crise politico-sécuritaire éclatée en 2013, la France est le porte-plume de la République centrafricaine au Conseil de sécurité de l’ONU. Il a été question pour les deux parties de décider du sort de cette mission onusienne. 

Suite aux critiques incessantes du gouvernement centrafricain contre le mandat assigné à la Minusca, la République centrafricaine et la France ont renoué le dialogue. Depuis 3 ans, Bangui n’a cessé de dénoncer la non prise en compte de ses attentes par le mandat de la Minusca et l’inaction de cette mission onusienne face à la persistance de l’insécurité causée par les groupes armés.

Un responsable des affaires politiques au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères estime qu’il est temps de travailler ensemble afin de décider du champ d’action de la Minusca qui aura un nouveau mandat d’ici à mi-novembre.

Redéfinir la mission

« L’objet de nos discussions était de décider ensemble de l’avenir de la Minusca en Centrafrique. Est-ce qu’elle doit évoluer ? Dans quel sens ? A quel rythme ? C’est ce que nous avons engagé comme dialogue », a expliqué Mohamed Bouabdallah, sous-directeur des affaires politiques au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

-A écouter : Mandat de la Minusca : « Avant de maintenir la paix, il faut déjà établir la paix »

Si les autorités centrafricaines disent avoir le contrôle de plus de 95% du territoire national, il est temps de redéfinir le mandat de la mission des Nations-Unies pour la prochaine année. Quel serait l’avenir de cette mission de l’ONU ?

Evaluer la Minusca

« Dans le cadre de ce mandat, nous avons déjà, l’année dernière, mis en exergue le fait qu’il fallait avoir un aspect d’évaluation de cette mission en terre centrafricaine depuis bientôt dix ans. Un sujet qui nous tient à cœur également, c’est dans le cadre de l’accord qui nous lie pour le relèvement de la République centrafricaine », a précisé Sylvie Baïpo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères.

Si Bangui ne sait pourquoi, malgré ses efforts dans la restructuration de l’armée, le Conseil de sécurité de l’ONU maintient toujours l’embargo sur les armes, le sous-directeur des affaires politiques au ministère français des Affaires étrangères déclare que l’embargo ne concerne plus les forces loyalistes mais plutôt les groupes armés.

« Les Faca peuvent s’armer sans aucune restriction »

« L’embargo sur les armes destinées aux Faca a été complètement levé par le Conseil de sécurité sur proposition de la France. Cela a été décidé au mois de juillet dernier et depuis, les Faca peuvent s’armer librement sans aucune restriction. Ce sont les restrictions contre les groupes armés, qui agissent contre la paix en Centrafrique, qui sont maintenues », a expliqué Mohamed Bouabdallah.

Ce changement de position est intervenu deux semaines après le tête-à-tête entre le président Faustin-Archange Touadéra et son homologue Emmanuel Macron à l’Elysée en France.

Les relations diplomatiques entre Bangui et Paris se sont détériorées ces trois dernières années à cause de la présence russe en République centrafricaine.

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