Centrafrique : la question de transhumance apaisée au centre d’une réunion entre WCS et des acteurs locaux à Ndélé©RNL/Martial Stève Mbétissinga
Photo de famille des participants à l'atelier de lancement de la campagne de transhumance 2023-2024 à Ndélé

Centrafrique : la question de transhumance apaisée au centre d’une réunion entre WCS et des acteurs locaux à Ndélé

La question de la transhumance apaisée dans le Nord-est de la République centrafricaine a fait l’objet, mercredi 11 octobre 2023, d’une réunion d’échanges à Ndélé dans la préfecture du Bamingui-Bangoran. La rencontre, qui a réuni plusieurs acteurs œuvrant dans le secteur agropastoral, a pour objectif de définir des stratégies pouvant améliorer les relations entre agriculteurs et éleveurs.  

Le mouvement saisonnier et régulier des troupeaux de bœufs en quête de pâturage est souvent source de conflits depuis plusieurs années entre éleveurs et agriculteurs. Selon le bilan de la transhumance de l’année dernière, un nombre important d’incidents a été enregistré. Lesquels incidents ont occasionné des décès entre les deux parties avec l’implication des groupes armés.

L’enjeu de cette rencontre pour l’ONG Wildlife conservation society (WCS) est la protection des parcs du Bamingui-Bangoran au passage de ces troupeaux.

Les bœufs font fuir les animaux sauvages

« Beaucoup de troupeaux arrivent dans la localité et il y a très peu d’espace puisque la grande partie de la préfecture est occupée par des parcs. Et, quand les bœufs entrent dans les parcs, les animaux sauvages fuient. Il est très important pour que les bêtes en transhumance n’entrent pas dans les parcs », a alerté Félin Twagirashyaka, directeur-pays de l’ONG WCS.

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Cependant, pour une transhumance apaisée, les participants ont souhaité le renforcement en équipement et en effectif des Forces armées centrafricaines ainsi que la sécurisation des frontières.

« Fermer la frontière »

« Les militaires sont là mais, ils n’ont pas de moyens, ni en nombre, ni en matériel roulant et de communication. Ils n’ont absolument rien. Le plus important, c’est de fermer la frontière et d’y mettre beaucoup d’hommes. C’est à partir de là que nous pouvons parler de transhumance apaisée », a conseillé Ibrahim Sénoussi, Sultan maire de Ndélé.

Les plus hautes autorités politiques de la préfecture promettent des actions pour éviter des éventuels conflits liés à la transhumance l’année prochaine.

Sensibiliser pour une transhumance apaisée

« Nous allons tenir des réunions après pour que des sensibilisations puissent être faites sur les différents axes pour que la transhumance soit une transhumance apaisée pour cette année », a promis Jean Gilbert Gbangoudou, préfet de Bamingui-Bangoran.

La gestion des couloirs de transhumance reste un défi majeur en République centrafricaine. Aujourd’hui, le gouvernement et plusieurs organisations nationales et internationales s’impliquent pour y apporter une solution.

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