Centrafrique : paralysie des activités économiques sur l’axe Bocaranga-Loura
Une partie de l'axe Kaga-Bandoro - Dékoa dans le centre du pays. Crédit photo : RNL/Martial Stève Mbétissinga

Centrafrique : paralysie des activités économiques sur l’axe Bocaranga-Loura

La circulation routière entre la ville de Bocaranga et la commune de Loura, située à moins de 50 kilomètres, est devenue un casse-tête ces derniers temps. La dégradation de l’axe routier en est à l’origine. Les activités agricoles sont affectées et la population appelle à l’aide.

Depuis plusieurs semaines, circuler sur la piste principale reliant la ville de Bocaranga à d’autres localités est devenu un parcours du combattant. Il devient difficile de faire la navette entre le centre de Bocaranga et les localités de Kounkpara et Loura, distantes de 45 et 50 kilomètres. Presque tous les ponts sur cet axe se sont affaissés.

Les activités économiques tournent au ralenti et les autorités municipales appellent à l’aide.

« Pas de route, pas d’acheteurs »

« Nous faisons des plaidoyers auprès du gouvernement et des ONG pour nous venir en aide parce que les produits des agriculteurs sont en train de pourrir dans leurs maisons. Il n’y a pas de route et donc pas d’acheteurs pour payer et amener nos produits agricoles à Bangui ou à Mbaï-Mboum », se plaint Alain Tam, maire de la commune de Loura.

Les transporteurs ont abandonné cette route à cause de sa dégradation. Comme conséquence, la population laborieuse n’a plus les moyens d’évacuer ses produits champêtres. Une situation qui exaspère les habitants de la commune de Loura.

Difficile d’accès

« Il n’y a plus de ponts. Les buses ont été emportées par les intempéries. Les véhicules ne desservent plus la localité. Si nous transportons nos marchandises sur la tête pour venir les vendre à Bocaranga, nous ne pouvons pas résoudre le problème de l’éducation des enfants et leur prise en charge sanitaire », dénonce Thérèse Singna, cultivatrice à Loura.

Le pont, situé à 3 kilomètres de Mbihone, est hors d’usage ces derniers temps, empêchant la circulation des usagers. Le chef du secteur vétérinaire de Loura n’a pu se rendre au travail à cause de cette situation.

« Une solution »

« Nous demandons au gouvernement de nous construire cette route. Les enfants qui vont à l’école à Loura risquent d’être emportés par les eaux de pluie. Que le gouvernement nous trouve une solution au problème de la commune de Loura qui est considérée comme le poumon économique de Bocaranga », lance Clément Sénéhorolé, chef secteur vétérinaire de Loura.

La dégradation des routes dans la sous-préfecture de Bocaranga est une équation difficile à résoudre pour la population. Un facteur qui aggrave l’insécurité déjà active dans la région.

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