Centrafrique : les écoles d’Obo minées par un manque criant d’enseignants qualifiés
Aperçu d'une classe de CI à l'école primaire de Sékia-Dalet dans l'Ombella-Mpoko. Crédit photo : RNL

Centrafrique : les écoles d’Obo minées par un manque criant d’enseignants qualifiés

A Obo dans le Haut-Mbomou, les établissements primaires et secondaires publics font face à un sérieux problème d’enseignants qualifiés. Même si certains responsables de ces établissements et les autorités locales ont recours à des maîtres parents et volontaires, il y a toujours un manque d’enseignants pour certaines matières.

A l’école préfectorale mixte, il n’y a que des maîtres-parents qui donnent des connaissances aux élèves. On dénombre au moins une quarantaine pour les six établissements primaires de la ville.

Pour Marie José Ngoui-Bololo, chef de la circonscription scolaire du Haut Mbomou, des enseignants titulaires, affectés dans la zone, refusent de prendre service dans cette sous-préfecture située à plus de 1.300 km de Bangui.

« Ils préfèrent rester à Bangui »

« Ici, les 43 enseignants sont tous des maitres-parents. C’est grâce à l’ONG Coopi, qui nous appuie dans la formation des enseignants, que l’école fonctionne ici à Obo. Il est vrai qu’on affecte des enseignants à Obo, mais ces derniers ne viennent pas. Ils préfèrent rester à Bangui », regrette Marie José Ngoui-Bololo.

Au lycée, seuls le proviseur et l’intendant dispensent les cours. Ces derniers sont appuyés par 5 volontaires. Selon les responsables de l’établissement, depuis 3 ans, aucun enseignant titulaire n’a été affecté dans cette ville. Cependant, malgré l’intervention de ces volontaires, l’inquiétude continue de planer. D’où l’inquiétude de Bienvenu Berambolikia, un élève de la classe de 5e.

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« Les mathématiques, l’anglais, l’économie familiale, il n’y a pas de professeurs pour nous enseigner ces matières », déplore-t-il.

Appel à l’aide

Inquiète, l’Association des parents d’élèves de cette sous-préfecture lancent un appel au gouvernement et à la Minusca.

« Nous demandons au gouvernement de nous envoyer des enseignants qualifiés pour aider nos enfants « , lance Nicole Nakio, présidente de l’Association des parents d’élèves d’Obo.

Depuis plusieurs années, du fait de l’insécurité et de la dégradation des routes, seule la Minusca favorise le déploiement des enseignants à l’intérieur du pays. Cependant, de nombreux parents s’interrogent sur le manque d’enseignants titulaires à Obo. En plus de ce problème, il y a l’insuffisance d’infrastructures scolaires et un manque de manuels didactiques.

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