Centrafrique : le lycée de Bocaranga en quête d’enseignants titulaires qualifiés©Droits réservés
Vue des élèves du primaire dans une salle de classe en République centrafricaine

Centrafrique : le lycée de Bocaranga en quête d’enseignants titulaires qualifiés

Les parents d’élèves du lycée de Bocaranga plaident pour un renforcement du corps enseignant. Ceci, afin de répondre aux attentes des élèves. Selon des chiffres fournis par l’Association des parents d’élèves, seulement 5 professeurs titulaires enseignaient près de 3.000 élèves au cours de la dernière année. Cette situation a contraint les élèves à supporter la prise en charge des enseignants vacataires.

Établissement secondaire disposant de cinq séries, le lycée de Bocaranga est aujourd’hui dépourvu d’enseignants qualifiés. Cette situation, selon les responsables, favorise davantage la baisse de niveau qui prend de l’ampleur en République centrafricaine.

« Impossible de couvrir toutes ces classes »

« En ce moment, le lycée ne dispose que de 5 professeurs titulaires et de 16 enseignants vacataires pour 28 classes pédagogiques. Avec cet effectif, nous ne pouvons pas couvrir toutes ces classes », affirme Pierre Félix Nguérémalé, proviseur du lycée de Bocaranga.

Cette carence d’enseignants est également décriée par l’Association des parents d’élèves qui craint pour l’avenir des enfants.

« Elle freine également leur évolution »

« La plupart de nos enfants, quand ils sont admis à l’université, ils n’arrivent pas à être à la hauteur. Puisqu’ils n’ont pas bien appris les cours ici chez nous. Cette baisse de niveau plonge aujourd’hui nos enfants dans la honte. Elle freine également leur évolution », déplore Nathalie Yackmon, une mère de famille.

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Avec cette situation, bon nombre d’élèves en classe d’examen sont obligés de supporter les frais de vacation.

« Les professeurs nous demandent de cotiser »

« A la fin du mois, les professeurs nous demandent de cotiser 300 francs CFA par élève afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins. Mais, on n’a pas les moyens. En plus de ça, nous avons d’autres difficultés, entre autres, le manque de tables-bancs et de professeurs. Souvent, on passe la journée sous les arbres avant de rentrer à la maison », regrette Evelyn Toubeleya, un élève de terminale.

De leur côté, les autorités locales promettent de tout mettre en œuvre pour apporter une solution rapide. Faisant face à un défi sécuritaire, la ville de Bocaranga est appelée à doubler d’efforts afin de remettre sur pied l’éducation des enfants de la région, fragilisée par la crise.

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