Centrafrique : l’installation d’une centrale d’enrobé suscite de l’espoir sur l’avenir des routes
Vue de la centrale d'enrobé du Pk 24 sur la route de Boali. Crédit photo : RNL/Hugues Namkoïssé

Centrafrique : l’installation d’une centrale d’enrobé suscite de l’espoir sur l’avenir des routes

Alors que la plupart des routes de la capitale centrafricaine et du reste du pays se trouvent dans un état déplorable, une lueur d’espoir se dessine à l’horizon. Une centrale d’enrobé est en cours d’installation en périphérie de Bangui. Située au PK 24 sur la route de Boali, ce joyau sera bientôt opérationnel, selon les autorités.

Sur le site de construction de la centrale d’enrobé, les travaux sont exécutés par l’Office national du matériel (ONM). Le dispositif d’une hauteur de 34 mètres est composé de 4 compartiments avec une capacité de 180 m3 de goudron malaxés par heure.

Le principe de fonctionnement est simple. Les cailloux sont concassés en graviers puis lavés et séchés à 600 degrés Celsius avant d’être mélangés avec du goudron dans un malaxeur. Un ingénieur des travaux explique ce que c’est que cette centrale d’enrobé.

« Mélange d’agrégats et de goudron »

« La centrale d’enrobé est une machine mécanisée qui fabrique l’enrobé. Elle permet de dérouler le bitume et le béton. Le béton bitumineux est le mélange d’agrégats et de goudron qui est déroulé sur la route lorsque le terrassement est déjà passé. Et après, le compactage se fait pour obtenir le produit fini qui est le goudron », explique Guy Patrick Kenguemba, ingénieur des travaux.

-Lire aussi : Centrafrique : l’axe Kaga-Bandoro – Dékoa dans un état de délabrement avancé

Le processus suit une démarche technique. L’ensemble des procédés est téléguidé dans une cabine dotée d’outils de nouvelles technologies connectés à internet. Elle peut être contrôlée à distance.

« Béton bitumineux »

« Les agrégats sont séchés à un haut degré de température afin qu’ils soient totalement secs. Ils sont envoyés au cœur de la machine qui sélectionne les bonnes pierres et rejette les impuretés. Le reste descend dans le malaxeur qui mélange les agrégats avec le bitume. Ce mélange sort en tant que béton bitumineux », a conclu Guy Patrick Kenguemba, ingénieur des travaux.

Aux côtés des ingénieurs centrafricains, des ingénieurs chinois coordonnent aussi les travaux. La direction de l’ONM pense déjà à un nouveau rythme de construction et d’entretien des routes après la mise en marche de cette centrale d’enrobé.

« Une première »

« Les produits qui vont sortir de cette centrale d’enrobé vont servir à la construction de l’avenue de l’Indépendance dont les travaux sont tellement décriés. C’est une première mais c’est petit à petit. Il faudrait que nous aimions notre pays. Quand nous aimons notre pays, nous protégeons ses biens », a rassuré Mathias Mano, directeur de l’ONM.

Le coût total d’investissement pour l’acquisition de cette centrale est estimé à plus 1,8 milliard de francs CFA. Si aucune date n’est précisée pour la fin des travaux, les responsables de l’Office national du matériel indiquent que : « bientôt cette centrale d’enrobé sera opérationnelle ».

-A écouter : Dégradation de routes : Quel rôle joue l’Office national du matériel ?