Centrafrique : une nouvelle taxe sur les transactions financières électroniques provoque l’indignation
Deux hommes faisant une transaction financière électronique à Bangui. Photo: RNL/ Léo Papy Benam

Centrafrique : une nouvelle taxe sur les transactions financières électroniques provoque l’indignation

La nouvelle taxe sur les transactions financières et mobile money fait déjà réagir de nombreux Centrafricains. La nouvelle taxe de 1%, instaurée dans la Loi des finances, est entrée en vigueur ce mois d’avril. Mais déjà, les utilisateurs et distributeurs d’Orange money parlent d’une taxation de trop car le prélèvement est au-delà du barème. Certains Centrafricains déplorent le fait que leur pouvoir d’achat ne suit pas cette mesure inscrite dans la Loi des finances 2024.

Depuis quelques jours, cette nouvelle taxation alimente les débats dans les quartiers et sur les réseaux sociaux. Les souscripteurs d’Orange money, surpris des frais de retraits, ne cachent plus leur exaspération.

« Ce qui n’est pas normal » 

« Habituellement, si on veut faire une opération à partir de 500 mille francs CFA, on nous prélève un frais de 5 mille francs. Mais depuis quelques jours, sur le même montant, c’est 10 mille francs CFA qu’on nous retire comme frais de retrait. Ce qui n’est pas normal », dénonce ce client.

Sous l’anonymat, un distributeur regrette la baisse de ses commissions, c’est-à-dire, ce qu’il gagne en dépôt et retrait d’argent via Orange money.

« Le frais de commission a diminué mais pour le client final, celui-ci a augmenté. Avant, si je faisais un dépôt de 100 mille francs, je bénéficiais d’une commission de 500 frs. Mais maintenant, elle est à 126 francs. Donc, j’ai perdu 2/3 dans ce changement », précise-t-il.

Mesures d’accompagnement

Dieu-Béni Ongtiga, un observateur socioéconomique, souhaite à travers ces taxes, l’accomplissement du contrat social entre le gouvernement et la population.

« Je crois que ce genre de mesures doit être accompagné par l’Etat. Plus vous prélevez de l’argent alors, le salaire des fonctionnaires doit être augmenté. Il faut qu’il y ait une amélioration de cadre de vie de la population », estime ce dernier.

Une taxation de trop ?

Si la nouvelle taxation sur les transactions financières est de 1%, le prélèvement est exorbitant selon les usagers. Les sociétés de téléphonie mobile, de leur côté, se réservent de tout commentaire. Cependant, le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, entend répondre après une concertation.

« J’ai demandé qu’on nous laisse le temps de pouvoir discuter sur cette question avec les acteurs concernés, notamment le ministère de l’Economie numérique ainsi que l’Autorité de régulation afin de tirer toutes les conséquences de cette taxation et comment cela se comporte dans l’application sur le marché », indique Hervé Ndoba.

En attendant une communication officielle, beaucoup de personnes  se posent la question sur le mécanisme de contrôle et de collecte de ces fonds. Ce nouveau prélèvement sur les transactions financières électroniques intervient quelques mois après la taxation de 7% sur les appels finaux, fixée par la Loi des finances 2023.

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