Centrafrique : la forte dégradation du tronçon Bangui-Mbaïki inquiète les usagers
Une vue du tronçon Bangui-Mbaïki dans la Lobaye. Photo: RNL/Christ-Jordan Bandengbe

Centrafrique : la forte dégradation du tronçon Bangui-Mbaïki inquiète les usagers

Distante de plus de 100 kilomètres, au Sud de Bangui, la Route nationale N°6 Bangui-Mbaïki devient de plus en plus impraticable. La dégradation avancée de ce tronçon freine la libre circulation des personnes et des biens, impactant ainsi les activités socio-économiques. Les usagers demandent sa réhabilitation.

Le tronçon Bangui-Mbaïki (RN6)  est l’une des principales routes nationales de la République centrafricaine. Il connaît aujourd’hui  une dégradation avancée. Le goudron s’est déplanté et n’existe que par endroits.  Des trous et rigoles, presque partout sur la voie, rendent difficile le déplacement des engins à deux ou 4 roues.

Non loin de Béréngo, un camion de marchandises est immobilisé en pleine voie en raison d’une panne. Le conducteur s’en plaint.

« Mon véhicule a eu cette panne de rotule à cause de la dégradation de cette route. Il nous faut passer 4h pour arriver à Bangui alors qu’auparavant, on le faisait en deux heures. La route est vraiment dégradée », s’indigne le conducteurroutier.

Les habitants de Mbaïki déplorent, eux-aussi,  le mauvais état de la route qui ne leur permet pas de se rendre facilement à Bangui.

« On ne sait pas ce qu’on peut dire par rapport à la dégradation de ce tronçon. Mieux vaut enlever le reste du goudron pour mettre de la latérite. Les véhicules, qui s’aventurent sur cette route, tombent régulièrement en panne. Ce qui fait que peu de véhicules de transport en commun desservent l’axe pour le moment », dénonce Brice alias Sakabara, un des usagers.

Une solution en vue

Face à cette dégradation très avancée, de nombreux Centrafricains s’interrogent sur la destination des fonds d’entretien routier collectés sur les péages. Pour ces derniers, les autorités doivent trouver une solution d’urgence à ce problème.

« Si l’on laisse de côté les formalités que nous faisons à la gendarmerie, il y a trois péages sur lesquelles chaque camion doit verser 2000 FCFA. Vu le nombre de véhicules qui passent sur cette voie, si chaque véhicule donne 6 mille à l’aller et le même montant au retour, cela fait un total de 12000 FCFA. Mais où va cet argent ? S’ils n’ont pas de moyens pour mettre du goudron, qu’ils colmatent les trous sur la route », suggère un usager.

Conscient de la situation, le préfet de la Lobaye pense, pour sa part, que c’est le projet de construction du corridor 13, voulu par le gouvernement, qui peut résoudre le problème.

« Il y a des ingénieurs qui sont déjà arrivés et ils sont en train d’installer leur base vie en vue du lancement des travaux. Je crois que d’ici une ou deux semaines, on va lancer les travaux », déclare Francis Bangué-Doungoupou, préfet de la Lobaye.

L’axe Mbaiki-Boda, distant de plus de 80 km, se trouve également dans un état de délabrement avancé. Selon des témoignages recueillis auprès des conducteurs, beaucoup de véhicules de transport en commun ont cessé d’emprunter cette route à cause de sa dégradation.

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