Centrafrique : aux Mbrès, les chantiers miniers attirent plus d’enfants que les écoles
Des enfants sur un site minier en Centrafrique. Photo: AFP

Centrafrique : aux Mbrès, les chantiers miniers attirent plus d’enfants que les écoles

Aux Mbrès, dans la Nana-Gribizi, la découverte de nouveaux chantiers miniers encourage la déperdition scolaire dans la localité. D’après les responsables scolaires, le taux de cette déperdition est en hausse, et ce, malgré le Code minier interdisant la présence des mineurs sur les sites miniers. 

C’est un sujet d’inquiétude pour les responsables des établissements scolaires des Mbrès, ville située à 90 kilomètres de Kaga-Bandoro sur l’axe Bamingui. La découverte de ces multiples chantiers miniers aurifères et diamantifères attire plus d’élèves, provoquant ainsi l’abandon de l’école.

Face à cette situation qui prend de l’ampleur, les responsables de l’éducation de la localité expriment leur préoccupation et appellent les parents à prendre leurs responsabilités. 

« Les enfants sont entraînés par les parents »

« Il y a des chantiers miniers un peu partout aux Mbrès, notamment à Gbezou, à Morobanda et autres. Les enfants sont entraînés par leurs parents dans ces chantiers. On constate une forte augmentation de la déperdition scolaire. D’ici le 28 mai, nous allons organiser le concours d’entrée en 6ème et le CEF1. Nous demandons aux parents de libérer ces enfants-là », lance Léopold Ngale, chef de secteur scolaire de la ville.

Pratique interdite par la loi

Pour les responsables préfectoraux des Mines de la Nana-Gribizi, cette pratique est interdite par le Code minier en vigueur en République centrafricaine. Pour cela, ils brandissent des sanctions contre tout contrevenant qui emploierait les enfants sur ces sites miniers.

« L’article 190 du Code minier stipule que : sont punis d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 100.000 francs à 3.000.000 FCFA ou l’une de ses deux peines pour tous ceux qui emploient des enfants dans les chantiers de recherche ou d’exploitation de substances minérales. Sont punis des peines de complicité les parents, tuteurs ou toute autre personne incitant les enfants à y travailler en violation de cette présente loi », énonce Aubin Gourna, chef de service préfectoral des Mines et de la Géologie de la Nana-Gribizi.

La recherche de l’or et du diamant sur plusieurs chantiers en République centrafricaine constitue aujourd’hui une menace pour l’éducation des enfants.  Pour lutter contre ce phénomène, les responsables de l’éducation et les parents d’élèves sillonnent depuis quelques jours les établissements scolaires pour appeler à une prise de conscience face aux conséquences de cette activité sur le futur des élèves.

-Lire aussi : Centrafrique : l’éducation des enfants menacée par les activités minières à Sosso-Nakombo