Centrafrique : médiation après une tension entre l’ONG WCS et la communauté de Bamingui
Une vue de l'entrée de la base du WCS en charge de la protection du Parc Saint-Floris Manovo Gonda à Bamingui. Photo: WCS

Centrafrique : médiation après une tension entre l’ONG WCS et la communauté de Bamingui

Il y a presque deux semaines, la tension était électrique entre une partie de la population de Bamingui, préfecture de Bamingui-Bangoran (centre-nord) et l’ONG WCS en charge de la gestion des parcs dans la région. Le gouvernement a amorcé cette semaine une médiation.

Le gouvernement mène des actions pour apaiser la tension entre une partie de la population de Bamingui et l’ONG WCS. A cet effet, une réunion a été organisée, ce 10 juin, entre les deux parties en présence de deux membres du gouvernement et des autorités locales. Rencontre qui a eu lieu après le pillage par certains habitants mécontents de la base de l’ONG WCS en charge de la gestion des parcs dans la région.

Le ministre de la Sécurité publique, Michel Nicaise Nassin et celui de l’Agriculture, Guismala Hamza, en même temps ministre résident du Bamingui-Bangoran, ont pris part à la maison des jeunes de Bamingui à cette réunion. Selon des sources locales, les membres du gouvernement et le député ont déploré les actes perpétrés par la population. Selon eux, les habitants ne devraient pas avoir recours à la violence en cas de malentendus. Ils ont autorisé l’ONG WCS à reprendre ses activités.

Plusieurs effets récupérés

Cette rencontre, initiée par les autorités, intervient après la perquisition par des forces de défense et de sécurité de plusieurs maisons de particuliers. Operations au cours desquelles, des effets appartenant aux agents de l’organisation ont été récupérés (matelas, articles électro-ménagers, etc.). Le 6 juin dernier, une dizaine de personnes, dont le maire de la commune de Vassako ont été interpellées et placées en garde à vue à la gendarmerie. Après leur audition, seul, le maire a été libéré. L’on ignore ce qui est reproché aux autres personnes encore en détention.

Le 31 mai dernier, un éco-garde de l’organisation WCS, natif de Banmingui avait été arrêté puis transféré à Bangui pour nécessité d’enquête. Ce dernier avait tiré en l’air pour réclamer des machettes de l’ONG confisquées par l’un de ses chefs. Au lendemain de son transfert, certains habitants de cette sous-préfecture, en guise de protestation, ont pillé et saccagé la base de l’organisation. Deux employés avaient été blessés lors des altercations, obligeant le reste du personnel à quitter la localité.

Si après cette réunion de médiation, les autorités ont demandé à la population de laisser WCS reprendre ses activités, l’organisation, elle, réclame plus de garantie. Selon les grandes lignes la réunion du personnel dont Radio Ndeke Luka a eu copie, le personnel mise sur une sensibilisation pour amener la population à vraiment accepter le projet ; il recommande aussi la construction de clôture autour de la base ou sa délocalisation. Le personnel demande enfin au gouvernement de nommer les agents des Eaux et Forêts dans la région pour veiller à l’exécution du projet et jouer leur rôle intermédiaire afin d’éviter tout conflit.

En décembre 2018, le gouvernement et l’ONG WCS avaient signé un accord qui attribue la gestion des parcs de Bamingui-Bangoran à l’organisation pour une période de 25 ans à partir de 2019.

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