Ferdinand Samba enfin libre après un boycott du 3 Mai par les journalistes centrafricains

Ferdinand Samba Directeur de publication du journal « Le Démocrate » vient de recouvrir sa liberté ce 3 mai 2012, après 4 mois d’incarcération à la prison de Ngaragba. Il a été libéré par un décret présidentiel signé par François Bozizé. Ferdinand Samba a été poursuivi pour diffamation par Sylvain Ndoutingaï, ministre d’Etat aux finances.

Une libération intervenue après que les professionnels des médias du pays aient boycotté ce jeudi la célébration de la 21ème édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Ils ont ainsi exigé la mise liberté totale de leur confrère.

Toutefois selon l’article 2 de ce décret, la libération de Ferdinand Samba ne l’épargne du payement des amendes  et dommages et intérêts contenues dans sa condamnation.

L’UJCA a accueilli avec satisfaction la décision du Chef de l’Etat François Bozizé d’avoir usé de son droit régalien pour la libération de Ferdinand Samba en cette journée internationale de la Liberté de la Presse, a indiqué Maka Gbossokota, Président de l’Union des Journalistes de Centrafrique.

Pour lui, au nom des journalistes membres de l’UJCA, le conseil Exécutif remercie sincèrement le président de la République Centrafricaine pour ce courage politique.

A titre de rappel, le directeur de publication du quotidien « Le Démocrate » a été condamné à 10 mois de prison ferme, un million de francs CFA d’amende à payer à l’Etat centrafricain, dix millions de dommages et intérêts à payer à la partie civile (le ministre d’Etat aux Finances Sylvain Ndoutingaï) et la fermeture du journal pendant un an.

L’arrestation de Ferdinand Samba avait suscité plusieurs réactions notamment l’organisation des journées sans journaux par le Groupement des Editeurs de la presse privée (GEPPIC). A cela s’ajoute des condamnations qui émanaient de tous bords : ONG de la Défense des droits de l’Homme de Centrafrique, Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BINUCA) sans omettre les Reporters Sans Frontières (RSF).

Quant à Patrick Agoundou, directeur de publication du quotidien «  La Plume », poursuivi pour les mêmes accusations et considéré en fuite, il a été jugé par contumace et condamné à un an de prison ferme. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui.

En 2011, Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy, respectivement Directeur de publication des journaux « Les collines de Bas-Oubangui » et « Médias + » ont été poursuivis pour « incitation à la haine et atteinte à la sureté de l’Etat » et ont été jugés puis relâchés. Ils avaient écrit un article incriminant le ministre délégué à la Défense Francis Bozizé. Le détournement des fonds alloués au payement des pensions des militaires débloqué par l’union Européenne  a été en toile de fonds.