La nouvelle a très vite gagné les réseaux sociaux dans la matinée du jeudi 17 juillet. Dans les groupes WhatsApp, l’image la plus partagée est celle d’un homme inerte, ressemblant à Armel Mingatoloum Sayo et gisant dans son sang. Sa famille confirme qu’il s’agit bel et bien de lui, et demande des explications. Jusque-là, il est difficile à notre rédaction d’affirmer ou infirmer cette information de la famille.
Après avoir vu les images, la famille de Sayo et son avocat ont accouru à la prison du Camp de Roux, là où il a été incarcéré. Mais jusqu’en début d’après-midi, ni la famille, ni l’avocat n’ont été autorisés à avoir accès à lui.
D’après des informations de Radio Ndeke Luka, Sayo a été absent de sa cellule deux jours plus tôt. Sa tante qui lui amenait sa ration alimentaire le mardi ne l’avait pas retrouvé. Inquiète et remontée, la dame demande des explications. Les agents pénitentiaires répondent qu’il a été transféré à l’Office central de répression du banditisme (OCRB) au centre-ville. L’OCRB n’a aussi pas voulu laisser la tante voir son neveu et n’a ni donné des précisions s’il y était détenu ou non.
« S’ils l’ont tué, qu’ils nous remettent son corps. Nous voulons la vérité sur la situation de notre fils », se lamente Béatrice, tante d’Armel Sayo. Elle attend depuis des précisions de la part de l’avocat du prisonnier, qui lui aussi attend une rencontre avec le Parquet, après avoir été interdit d’avoir accès à son client.
Aucune réaction des autorités
Depuis l’apparition de cette nouvelle sur les réseaux sociaux, aucune communication officielle de l’appareil judiciaire centrafricain. Contacté, Crépin Damanguéré, le nouveau procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui, dit n’avoir pas encore pris service et ne peut se prononcer. Le gouvernement est resté aussi silencieux.
Armel Mingatoloum Sayo est un ancien militaire, formé à l’École militaire des enfants de troupe Georges Bangui. Co-fondateur en 2013 de la rébellion Révolution justice (RJ), il a fondé en 2023 un nouveau groupe armé dénommé Coalition militaire pour le salut du peuple et le redressement (CMSPR), dont l’objectif affiché était de renverser les autorités en place. Arrêté le 17 janvier 2025 à Douala par les autorités camerounaises, Armel Mingatoloum Sayo a été extradé à Bangui le 5 mai et placé depuis lors en détention au Camp de Roux. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, complot et tentative de coup d’Etat.
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