Depuis le mois de mars, le Centre national hospitalier universitaire de Bangui (hôpital général) accueille certains services de l’hôpital de l’Amitié, en phase de réhabilitation. Si cette relocalisation se déroule sans incidents majeurs, la capacité d’accueil de certains services pose problème.
Au service des urgences médicales, la situation est tendue. Des patients attendent leurs consultations sur des bancs, tandis que d’autres sont alités, signe d’une capacité d’accueil manifestement très limitée. Malgré cela, des usagers comme Naomi, au chevet de sa grand-mère hospitalisée depuis près d’une semaine, apprécient la prise en charge du personnel soignant. « Ici, ils traitent bien. Mais au niveau du service des urgences, la salle est trop coincée. La capacité d’accueil est aussi limitée », déplore-t-elle.
Selon les responsables sanitaires, tout se passe bien malgré quelques difficultés énumérées.
« Les malades doivent être transités »
« Nous sommes venus avec le même rythme de l’hôpital de l’Amitié. Etant le service des urgences médicales, nous recevons des malades en ambulatoire et en hospitalisation. Or normalement dans un service des urgences, les malades doivent être transités. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous constituons à la fois un service des urgences et de réanimation », indique Dr Serge Napoléon Nomlo, chef du service des urgences de l’hôpital de l’Amitié, délocalisé au CNHUB.
A en croire Zakaria Abdel-Karim, directeur du Centre hospitalier universitaire de Bangui, cette relocalisation n’inclut pas certains services essentiels, notamment la cardiologie, la réanimation et la gynécologie. « On ne pouvait pas recevoir tous les services en raison d’insuffisance de capacité. Nous avons le service de cardiologie qu’on a pas pu recevoir ici au CNHUB. Mais nous sommes en train de prendre les dispositions pour avoir un service de réanimation polyvalente qui va accueillir la réanimation médicale et la réanimation chirurgicale », précise-t-il.
Cette relocalisation a un impact sur certains services. Le service de gastro-entérologie, par exemple, a vu sa capacité d’accueil chuter de 86 à seulement 12 lits. La réanimation médicale est réattribuée aux urgences. Pour certains observateurs sociaux, cette réduction de capacité pourrait être à l’origine d’une augmentation du nombre de décès ces derniers jours et d’une surpopulation à l’hôpital communautaire de Bangui.
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