La viande de bœuf se raréfie sur les marchés de Kaga-Bandoro, dans le centre-nord de la République centrafricaine. Le kilogramme vendu autrefois à 1000 francs CFA a atteint jusqu’à 3000 francs CFA. Une flambée des prix qui pèse lourdement sur les ménages de la ville.
Très prisée localement, la viande bovine devient inabordable pour de nombreuses familles. Milène Demba, mère de famille, témoigne : « Auparavant, avec 2000 ou 2500 francs, nous pouvions nourrir toute la famille avec de la viande. Et on pouvait manger deux fois dans la journée. Mais aujourd’hui, avec les mêmes montants, on ne mange qu’une fois et ce n’est même pas suffisant. Le soir, nous allons souvent nous coucher le ventre vide ».
L’Association des bouchers de Kaga-Bandoro pointe du doigt une baisse d’approvisionnement en bétail. Selon son délégué, Ndoungouss Zakaria : « Les vendeurs de bétail disent qu’il n’y a plus beaucoup de bœufs. Parfois, ils n’amènent que 10 à 15 têtes au marché. Nous avons pitié des femmes car la vie devient de plus en plus chère. Nous ignorons les raisons exactes de cette pénurie ».
Les autorités locales confirment la difficulté d’acheminer le bétail en cette saison. Oundinga Bafadjak, chef du service de l’élevage de Kaga-Bandoro, explique : « Août, septembre, octobre : ce sont des mois de crue. Pendant cette période, il devient difficile d’amener les animaux, même les petits ruminants, sur les marchés. »
La Fédération nationale des éleveurs centrafricains reconnaît également son incapacité à transporter le bétail, faute de moyens logistiques. Une situation d’autant plus préoccupante pour la ville de Kaga-Bandoro, l’une des localités qui fournissent de la viande bovine à Bangui la capitale centrafricaine.
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