Krakoma, un village du Bamingui-Bangoran en proie à l’insécurité
Pour la première fois depuis plusieurs années, les autorités de la Bamingui-Bangoran ont pu se rendre à Krakoma, localité située à 100 km de N'Délé, grâce à une mission facilitée par la MINUSCA en juillet 2025. Photo : MINUSCA

Krakoma, un village du Bamingui-Bangoran en proie à l’insécurité

La commune de Mbolo Kpata, située dans la préfecture de Bamingui-Bangoran, fait face à une situation d’insécurité persistante. Les habitants, notamment ceux du village de Krakoma, à 100 km de Ndélé, subissent régulièrement des violences de la part des hommes armés.

Dans ce village, les pillages et les agressions physiques sont devenus le quotidien des résidents. Lors d’une visite de travail des autorités préfectorales, René Abouna, chef de groupe de Kakroma, a partagé son témoignage : « Lorsque ces hommes armés arrivent, ils exigent de l’argent et des matériels. Si nous leur disons que nous n’en avons pas, ils nous agressent. C’est pourquoi nous sommes contraints de fuir dans la brousse. Et ici, il y a eu des accouchements. Les femmes et les enfants contractent le paludisme. »

Séraphin, un habitant de la localité, souligne également la nécessité de rétablir la sécurité dans son village : « Nous sommes nombreux ici, et nous réclamons la sécurité, car nous n’avons pas les moyens de vivre en ville. »

De son côté, le sultan maire de Ndélé, Ibrahim Sénoussi, appelle à l’installation d’une base militaire à Mbolo Kpata. « Monsieur le chef des forces de défense et de sécurité, si nous vous demandons d’envoyer des militaires à Krakoma, vous nous direz que vous n’avez pas les moyens. Nous vous prions donc d’envoyer un rapport au ministre de la Défense pour une intervention urgente dans ce village. »

En réponse à ces préoccupations, Francis Bangué Dougoupou, préfet de Bamingui-Bangoran, a déclaré : « Les hommes armés continuent de faire irruptions à Krakoma en raison de l’état impraticable de la route. Maintenant que la voie est réhabilitée, des militaires iront sur place pour protéger la population. »

En plus de l’insécurité, les 23 000 habitants de Mbolo Kpata font face à un manque d’accès à l’eau potable et à des soins de santé de qualité. La récente réhabilitation des routes dans la localité est perçue comme un signe d’espoir par la population, qui espère une amélioration de la situation sécuritaire et humanitaire.

-Lire aussi : Centrafrique : la libre circulation, principale revendication des habitants de Ndélé