Centrafrique : la ville de Boda renoue avec la cohésion sociale
Le Monument de la Paix, situé au centre-ville de Boda. Photo : RNL / Destin De Bonheur Wilikon

Centrafrique : la ville de Boda renoue avec la cohésion sociale

La ville de Boda, dans la préfecture de la Lobaye, au sud-ouest de la Centrafrique, tente de tourner la page de plusieurs années de violences intercommunautaires. Sur place, chrétiens et musulmans renouent avec la cohabitation, même si l’économie locale reste encore fragile.

Pendant la crise militaro-politique de 2013, Boda avait été l’un des épicentres des tensions entre communautés. Aujourd’hui, les stigmates sont encore visibles, mais la ville reprend peu à peu vie. Avec plus de 40 000 habitants, elle symbolise désormais une forme de résilience.

« Dans notre ville, la paix est définitivement revenue.  Il n’y a plus de violences ni de menaces. Aujourd’hui, il est impossible de distinguer qui est chrétien ou musulman. Tout le monde vit ensemble en harmonie et chacun vaque à ses occupations », affirme Ahmadou Yacoub, imam de la mosquée centrale de Boda.

Le retour à une vie commune apaisée est salué par les habitants comme un progrès majeur. Pour Elvis Odilon Toyama, secrétaire général de l’Association des jeunes de Boda, cette entente retrouvée contribue à la reconstruction du tissu social : « Il y a une vraie cohésion dans la ville. Ce n’est pas une sécurité à 100%, mais la paix est bien présente », dit-il.

Sur le plan économique, le redémarrage reste lent. La paix a permis aux paysans et artisans de reprendre leurs activités, mais les difficultés d’accès au financement limitent la relance. « Les agriculteurs peuvent retourner aux champs, mais les moyens manquent pour soutenir les artisans. Heureusement, quelques projets gouvernementaux apportent un peu de soutien, en particulier aux agriculteurs », explique Jules Boezola, conseiller municipal.

Malgré cette amélioration, la précarité persiste, notamment pour les déplacés installés sur le site de Natola, à trois kilomètres de Boda. Ils attendent le soutien du gouvernement et des organisations humanitaires pour envisager une réintégration durable.

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