Une étape clé s’est jouée cette semaine à La Haye dans l’affaire Joseph Kony. La Cour pénale internationale (CPI) a tenu une audience de confirmation des charges contre le fondateur de la LRA, l’Armée de Résistance du Seigneur. Une audience marquée par l’absence de l’accusé, toujours en cavale, mais aussi par la frustration grandissante de ses victimes en Centrafrique.
Joseph Kony, chef de guerre ougandais recherché depuis près de vingt ans, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Selon le bureau du procureur de la CPI, il serait responsable de meurtres, viols, pillages et d’enrôlement forcé d’enfants soldats, des crimes qui auraient été commis dans le nord de l’Ouganda, au Soudan du Sud et au sud-est de la République centrafricaine.
L’audience s’est tenue par contumace à La Haye, aux Pays-Bas, en l’absence de Kony. Elle a permis au procureur de présenter les éléments de preuve, tandis que la défense et les représentants des victimes ont pu faire valoir leurs arguments. À l’issue des débats, les juges disposent désormais de 60 jours pour décider de la confirmation ou non des charges.
Mais cette procédure judiciaire laisse un goût amer à Bangui. Le mandat d’arrêt ne couvre pas les exactions commises par la LRA en Centrafrique, pourtant nombreuses. Un oubli que dénoncent les victimes centrafricaines, qui réclament leur inclusion dans le processus.
« Nous voulons que nos souffrances soient reconnues. Nos communautés ont été durement touchées », déclare Aubin Kotto Kpenze, président de l’association des victimes de la LRA en Centrafrique.
Quelles perspectives pour les victimes centrafricaines ?
Selon les articles 14 et 15 du Statut de Rome, un État partie peut saisir le procureur de la CPI s’il estime que des crimes ont été commis sur son territoire. Le procureur peut également ouvrir une enquête de sa propre initiative. Reste à savoir pourquoi ces démarches ne semblent pas avoir été engagées dans le cas centrafricain, malgré les témoignages documentés de nombreuses violations.
Alors que la CPI poursuit sa procédure, les victimes en Centrafrique veulent croire que leur combat pour la justice n’est pas vain. Elles réclament non seulement la reconnaissance des faits, mais aussi une prise en compte dans les mesures de réparation à venir.
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