Le président centrafricain plaide pour renforcer la diplomatie préventive de l’ONU
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, lors de son discours à la 80ᵉ session des Nations Unies, New York, États-Unis, 23 septembre 2025. Photo : ONU Info

Le président centrafricain plaide pour renforcer la diplomatie préventive de l’ONU

A la tribune des Nations Unies ce 23 septembre lors de la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a lancé un appel pressant en faveur d’un soutien renforcé au maintien de la paix sur le continent africain.

Dans une intervention marquée par un ton grave, le chef de l’État a dressé un tableau préoccupant du contexte géopolitique mondial, soulignant la multiplication des conflits armés et leurs effets dévastateurs sur le développement des États concernés. Selon lui, ces crises imposent une réponse globale et structurée, au-delà des approches ponctuelles. « Face à ces situations dramatiques, la République centrafricaine propose de renforcer les mécanismes de diplomatie préventive de l’ONU, en instituant un Fonds mondial de prévention des conflits, alimenté par les grandes puissances et géré dans une transparence totale. Ce fonds devrait permettre d’intervenir dès les premiers signes de crise, à travers des missions de bons offices, des médiations internationales et le déploiement de forces de maintien de la paix, à la fois rapides et crédibles. », a déclaré le président centrafricain.

Évoquant les foyers de crise en Afrique, notamment au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs, Faustin-Archange Touadéra a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur des violences. « Si nous voulons véritablement prendre la mesure de la gravité de la situation, tournons les yeux vers l’Afrique. En 2025, plus de 40 % des conflits armés dans le monde se déroulent sur notre continent », a avancé Faustin Archange Touadéra. « Le seul Sahel concentre aujourd’hui des milliers de victimes et des millions de déplacés. Pour la République centrafricaine, nous savons que notre stabilité est intimement liée à celle de l’ensemble de l’Afrique centrale. Et nous savons aussi que la paix ne s’hérite pas : elle se construit, patiemment, avec engagement et solidarité », a-t-il fait savoir.

Le président centrafricain a également plaidé pour la création de coalitions régionales de médiateurs, capables d’agir en complémentarité avec les Nations Unies, afin d’éviter que les tensions locales ne dégénèrent en conflits généralisés.

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