Centrafrique/Obo: la population durement affectée par la hausse excessive du prix des denrées alimentaires©Lettimbi.Blog
Une femme en pleine transaction sur le marché de Obo lors de la foire aux semences, 2018

Centrafrique/Obo: la population durement affectée par la hausse excessive du prix des denrées alimentaires

A Obo, la hausse du prix des produits alimentaires et de première nécessité affecte durement la population. Cette situation, qui perdure, s’explique par l’isolement de cette ville du Sud-est centrafricain faute de routes praticables et de sécurité. Une autre raison, c’est sa forte dépendance des pays voisins comme le soudan du sud et l’Ouganda. Aujourd’hui, tout est cher à Obo et les habitants ne mangent plus à leur faim.

L’offre est abondante en produits alimentaires et articles divers sur le marché. Seulement, le prix des produits de première nécessité n’est pas accessible à toutes les bourses. Les commerçantes en font bon marché à l’exemple de Marceline qui nous indique le prix des articles sur son étal.

« Je vends un morceau de savon à 500F. Le prix est cher parce que nous sommes éloignés de la capitale et les véhicules n’arrivent pas chez nous. Ce qui entraîne la cherté des produits. Pour le sucre, nous vendons la quantité mesurée avec la boîte de tomate à 200F. Ces produits viennent du Soudan et non de Bangui. Le litre d’huile se vend à 3000F », fait-elle savoir.

Un pouvoir d’achat faible face à l’offre

Certes, les demandeurs n’ont pas le choix que de payer à ces prix-là. Mais leur pouvoir d’achat ne suit toujours pas cette logique. Juste à côté, Lionel, un vendeur ambulant, tient en main un sachet de macaroni qu’il vend à 750 francs CFA unité.

« Je vends un sachet de Macaroni à 750F. C’est pour mon père et c’est le prix qu’on m’a indiqué. Sur le marché, les gens l’achètent », explique-t-il.

Tous les produits de première nécessité sont importés de l’Ouganda ou du Soudan du sud. Approvisionner le marché relève du risque des opérateurs économiques qui doivent braver l’insécurité orchestrée par des groupes armés, mais aussi et surtout les formalités des forces de l’ordre sur les axes routiers.

Par contre, le manioc, aliment de base, est une denrée rare sur le marché malgré la forte mobilisation des paysans pour travailler la terre. Son prix n’est surtout pas stable. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le panier de la ménagère.

En revanche, le prix des aliments tels que le poisson et les produits de chasse est relativement tenable à cause de l’abondance sur le marché. Ce qui, de facto, crée un équilibre en attendant un jour meilleur, celui de la stabilisation de la région et l’action de l’Etat pour pallier le problème qui n’a que trop duré.

 

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