Centrafrique : le gouvernement recourt au marché des capitaux de la zone Cemac pour combler ses déficits financiers©Image d'illustration
Le siège de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale à Bangui

Centrafrique : le gouvernement recourt au marché des capitaux de la zone Cemac pour combler ses déficits financiers

Suite à la suspension en 2020 des aides budgétaires par certains partenaires financiers de la République centrafricaine, le gouvernement multiplie des stratégies pour renflouer la caisse de l’Etat. Avec une faible mobilisation de fonds nécessaires pour l’exécution de ses programmes et pour faire face au défi de l’heure, le gouvernement recourt au marché des capitaux.

Depuis plusieurs mois, la République centrafricaine fait face à une tension de trésorerie. Ainsi, avec la suspension des aides budgétaires par certains partenaires financiers, le ministère des Finances et du Budget se voit contraint d’avoir recours au marché des capitaux. Ceci, pour combler les recettes manquantes de l’Etat.

« Il nous a permis d’apporter un financement additionnel »

« Le recours aux marchés des capitaux est une possibilité offerte à tous les pays de la zone CEMAC d’aller se financer sur le marché financier de la zone. Nous l’avons fait. Ces derniers temps, c’est ce mécanisme qui nous a permis de pouvoir apporter un financement additionnel au budget de l’Etat » a fait savoir Victor Mazanga, chargé de missions en matière de gestion de portefeuille et engagements de l’Etat au ministère des Finances et du Budget. 

Le recours au marché des capitaux est-il une solution miracle pour la République centrafricaine? La réponse est non. Il ne s’agit pas d’une solution miracle mais il pousse plutôt à une obligation de performance, à en croire les spécialistes. Par ailleurs, le pays détient plusieurs possibilités de remboursement.

« Nous n’aurions pas besoin d’intervenir »

« Le passage sur le marché des capitaux est aussi une exigence qui oblige l’Etat à être performant. Dans le cas spécifique de la RCA, nous avons ouvert au niveau de la banque centrale un compte séquestre. Ce compte est alimenté par les ressources que nous collectons ; de telle sorte qu’à terme, nous n’aurions pas besoin d’intervenir. Quitte à la banque centrale de payer nos créanciers » a expliqué Victor Mazanga.

La République centrafricaine compte avoir recours à ce marché pour le compte du trimestre restant, et durant l’année 2023 pour le financement de ses infrastructures. Selon les spécialistes, les marchés de capitaux mettent en relation les agents économiques, détenant un excédent de capitaux et ceux qui ont des besoins de financement. Grâce à cette jonction, les marchés de capitaux permettent, notamment, le financement de l’économie.

 

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