Eviter une année blanche à l’Université de Bangui

Eviter une année blanche à l’Université de Bangui

Bientôt 3 semaines de grève à l’Université de Bangui. Les Enseignants réclament l’application d’un décret Présidentiel de 2005 qui vise à revaloriser leurs fonctions et leur rémunération. Les étudiants quant à eux demandent plus de transparence et d’équité dans l’attribution des bourses nationales, et leur gestion. Une voix se lève pour lancer un appel au gouvernement. Celle de Gaston Mandata N’Guérékata Professeur titulaire et Ancien Recteur de l’Université de Bangui. Il est actuellement Professeur des Universités et Membre de l’Académie Africaine des Sciences à Baltimore aux Etats Unis.

Le professeur N’Guérékata invite le gouvernement centrafricain au dialogue pour éviter l’année blanche. Son appel est contenu dans un texte, en guise de contribution que Radio Ndeke Luka a reçu samedi 13 août 2011.

Depuis les Etats Unis, l’ancien recteur fait remarquer qu’ « une année blanche à l’Université de Bangui serait dramatique pour la jeunesse, et pour la nation. Il trouve les revendications tant des professeurs que des étudiants, légitimes. Elles méritent la plus grande attention ».

C’est pourquoi il invite le gouvernement à plus de modération, de sagesse, et à la pratique constante du dialogue. « Je suis persuadé, écrit le professeur N’Guérékata, qu’en réduisant le train de vie de l’Etat (moins de voyages officiels à l’extérieur; Gouvernement plus ramassé avec moins de Ministères; moins de fonds politiques, d’achats d’armes de guerre, et une meilleure gestion de l’argent public), nous pourrions aisément, satisfaire les revendications légitimes des enseignants et des étudiants, et bâtir une Université digne de ce nom, et qui supporte la comparaison avec les universités étrangères ».

En face, poursuit l’ancien recteur, le gouvernement clame à qui veut l’entendre que les caisses de l’Etat sont vides. Il rappelle que « l’Université de Bangui est le seul centre d’excellence national d’enseignement qui forme, avec des moyens dérisoires, un très large spectre de cadres moyens et supérieurs: infirmiers, médecins, ingénieurs, juristes, économistes, enseignants »

L’ancien recteur fait le constat que « les enseignants de notre Université ont cependant les salaires les moins élevés et les conditions de travail les moins enviées de toute l’Afrique Centrale. Beaucoup quittent l’Université pour des postes plus rémunérateurs dans l’administration et le gouvernement, si ce n’est

l’exil ». Il se dit convaincu que si cet exode des cerveaux n’est pas freiné par l’amélioration des conditions de travail, il deviendra un handicap qui affectera durablement le développement du pays.