Centrafrique : 1er procès de la CPS, les rumeurs du mécontentement des avocats dissipées©Minusca
Un aperçu des juges de la Cour pénale spéciale

Centrafrique : 1er procès de la CPS, les rumeurs du mécontentement des avocats dissipées

La première audience de la Cour pénale spéciale (CPS) s’ouvre, ce 19 avril 2022. Ceci après un compromis trouvé avec les avocats sur leurs rémunérations. Ce compromis dissipe toutes rumeurs sur un éventuel mécontentement des défenseurs. Par ailleurs, les victimes et les organisations de défense des droits de l’Homme sont mobilisées pour que ce procès revête un caractère capital.

Les suspects Issa Sallet Adoum alias Bozizé, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir seront bien, ce mardi 19 avril, en face des juges de la Cour pénale spéciale. Ils sont poursuivis pour des crimes qu’ils auraient commis à Lemouna et Koundjili en mai 2019 où au moins 46 civils avaient été froidement abattus. Mais il n’y a pas que les juges. La partie civile représentée par Me André Olivier Manguereka dit disposée des preuves à charge contre les suspects.

« J’ai recensé toutes ces victimes et j’ai déposé plainte le 11 mars 2020 en leurs noms. Donc, nous avons recueilli des éléments à charges pour défendre les victimes devant la Cour pénale spéciale » a indiqué Me André Olivier Manguéreka.

Si jusqu’à présent l’on ignore la ligne de défense des suspects qui consiste à plaider coupable ou non, les voix s’élèvent pour soutenir l’élan de la justice.

« Dans un pays comme la RCA marqué par une impunité chronique des crimes graves, les procès jouent un rôle important dans l’apaisement des cœurs et des esprits. A travers ces procès, le tribunal ouvrira un espace d’écoute où chaque personne viendra avec sa vérité et son vécu personnel »  a estimé Arnaud Yaliki, président de l’Observatoire centrafricain de la justice transitionnelle.

Un test crucial pour la CPS

Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme entendent suivre de près l’ouverture de cette audience qui, selon elles, sera un test grandeur nature pour la CPS.

« Les accusés auront droit à la pleine protection de leurs droits y compris la présomption d’innocence. Le premier procès sera un test crucial du système de la Cour pénale spéciale. Il sera important pour le tribunal d’évaluer le déroulement de ce premier procès afin d’en tirer des leçons qui pourront être utilisées pour améliorer ses pratiques pour les procès futurs. Finalement, il est important de savoir que la CPS mène des enquêtes en tandem avec la Cour pénale internationale » a déclaré Esty Tambay, conseillère juridique à Human Right Watch.

La CPS entre dans sa phase décisive après sept (7) ans d’existence. Cependant pour ce procès, des rumeurs d’un éventuel mécontentement des avocats par rapport à leurs rémunérations ont circulé à Bangui. Des rumeurs qui se sont très vite dissipées après que la CPS a affirmé avoir trouvé un compromis avec les avocats.

 

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