Centrafrique : bilan mitigé à mi-parcours du plan sectoriel de la justice©RNL
Vue de la façade de la Cour d'Appel de Bangui, 2021

Centrafrique : bilan mitigé à mi-parcours du plan sectoriel de la justice

Le ministère de la justice a fait, lundi 12 décembre, un bilan à mi-parcours du plan sectoriel de la justice à Bangui. Les faiblesses relevées ont fait l’objet de recommandations. 

Le plan sectoriel adopté en 2019 prendra fin en 2024. Il prévoit entre autres, la redevabilité du personnel judiciaire, l’indépendance de la justice et l’accès facile de la population à la justice. Pour la réussite de ce programme, le département a convié, le lundi 12 décembre 2022 à Bangui, les acteurs judiciaires et les partenaires pour un bilan à mi-parcours.

Selon le magistrat Arnold Déya Hamad, président des assises, l’objet de la session est d’abord de présenter aux acteurs judiciaires, les principaux axes de leurs actions.

Corriger les dysfonctionnements

« En prenant la responsabilité de la coordination de la politique sectorielle, nous avons observé des faiblesses. Nous avons convié le président de l’atelier pour voir comment nous allons corriger les dysfonctionnements parce qu’au départ, on peut ne pas tout faire. Mais, progressivement, on peut corriger et adapter les orientations pour avoir les résultats recherchés » a précisé le magistrat Arnold Déya Hamad.

Parmi ces faiblesses, figure l’absence de protection des témoins et des victimes. Ce que déplore l’un des participants.

« Il faudrait adapter nos salles à la réalité. Il faudrait trouver des moyens pour protéger les victimes dans les témoignages qu’elles seront appelées à faire pour la manifestation de la vérité. Si on continue dans ce sens-là, les victimes et les témoins ne seront pas protégés » a déclaré Me Simplice Edgard Ngama, participant.

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Un autre problème relevé, est le manque de redevabilité des magistrats. Pour l’inspection centrale des services judiciaires, cette situation est due à l’absence de sanctions à l’endroit de ces derniers.

« Que ces sanctions soient effectives. Il ne faut pas qu’elles trainent. C’est cela qui permet de moraliser le corps et de faire en sorte que le devoir de redevabilité soit effectif » a dénoncé Anicet Samba, inspecteur central des services judiciaires.

Beaucoup de faiblesses ont été relevées et des recommandations formulées. Cependant, il reste la mise en application des recommandations pour la réussite de ce plan sectoriel dont la validité court jusqu‘en 2024.  

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