Centrafrique : le gouvernement mis en cause dans le retard du dépôt de la loi des finances 2022 à l’Assemblée nationale©Ministère des Finances et du Budget
Le Premier ministre centrafricain lors d'une intervention devant la Représentation nationale en juillet 2020

Centrafrique : le gouvernement mis en cause dans le retard du dépôt de la loi des finances 2022 à l’Assemblée nationale

Suite au retard accusé dans le dépôt du projet de loi des finances 2022, toujours attendu sur la table de l’Assemblée nationale, l’opposition accuse le gouvernement. En effet, à un peu plus d’un mois de la clôture de la session budgétaire, le gouvernement n’a pas encore fini l’élaboration de ce budget.

La Constitution du 30 mars 2016 prévoit que le projet de la loi des finances doit être déposé sur la table de l’Assemblée nationale, au plus tard le 15 septembre de chaque année. Cependant jusqu’ici, rien n’est fait. L’opposition démocratique interprète les difficultés que rencontre le gouvernement à sa manière.

« Si le gouvernement est incapable de déposer le projet de loi des finances sur la table de l’Assemblée nationale, c’est parce qu’il y a des problèmes. Parmi ces problèmes, il y a des conditionnalités, notamment, la gestion des fonds reçus au titre de Covid-19. Ce rapport a été demandé depuis juin mais jusqu’à lors, ils n’ont pas pu le déposer » a déploré Mahamat Kamoun, ancien Premier ministre et président en exercice de la Coalition de l’opposition démocratique.

Cette position est d’autant plus soutenue par d’autres leaders de l’opposition qui pointent du doigt la mauvaise gouvernance qui, selon eux, a occasionné ce retard dans l’élaboration du projet.

Accroissement des fonds politiques au profit des tiers

« Au moment où les pouvoirs publics devraient faire preuve de bonne gouvernance, ils augmentent encore les fonds publics à leur profit. Aujourd’hui, ces fonds sont multipliés par 3. A la présidence de la République comme au Parlement, c’est le même cas. Cependant tout le reste, c’est la grisaille » a déploré Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, ancien Premier-ministre et vice-président du Mouvement de libération du peuple Centrafricain (MLPC).

Face à cette situation, l’opposition démocratique dénonce l’effectif pléthorique dans les cabinets ministériels et les institutions de la République suite aux dernières nominations.

« Le Premier ministre, lui-même financier et sachant les difficultés, son cabinet compte un effectif pléthorique. A l’Assemblée nationale, l’on fait état de quelques 500 agents. Il y a du spectacle là-bas. Les gens viennent, ils tournent comme dans un marché parce qu’ils n’ont pas où s’asseoir » a fustigé Mahamat Kamoun expliquant par ailleurs que la sourde oreille du gouvernement a conduit à la crise actuelle.

« Si les propositions faites avaient été entendues, on n’en serait pas là »

Dans le même élan d’inquiétude et de regret, le président du Parti africain pour la transformation radicale et l’intégration des états (Patrie), accuse Bangui d’avoir fait la sourde-oreille à toute les alertes de l’opposition.

« Nous sommes candidats au pouvoir car nous pensons que nous avons mieux à proposer. Ainsi, je pense qu’il faut éviter de faire dans la facilité en disant que vous ne proposez pas assez. Si les propositions que nous avions faites jusque-là avaient été entendues fort longtemps, on n’en serait pas là » a martelé Crépin Mboli-Goumba, président du Patrie.    

Il y a quelques jours, le gouvernement s’était excusé auprès de l’Assemblée nationale pour le retard accusé dans le dépôt du projet de la loi des finances pour l’exercice 2022. Malheureusement jusque-là, il ne parvient pas à déposer ce projet sur la table du Parlement pour examen et adoption.

 

Sur le même sujet :

Centrafrique : l’inquiétude monte suite au retard accusé dans le dépôt de la loi des finances 2022 à l’Assemblée nationale