Dialogue républicain : débats houleux dans la commission « diplomatie et coopération internationale »©Droits réservés
L'hémicycle de l'Assemblée nationale à Bangui, où se tient les débats de la Commission 4

Dialogue républicain : débats houleux dans la commission « diplomatie et coopération internationale »

Vingt-quatre heures après le lancement des travaux du dialogue républicain, des préoccupations pointues ont été mises en lumière au sein de la commission N°4  »Diplomatie et coopération internationale ». Ce mardi, les participants ont brossé un état des lieux critique de la diplomatie centrafricaine. Selon les panelistes, le pays fait une diplomatie qui n’honore pas. Ils espèrent un changement après ces pourparlers.

Pour les participants, la diplomatie centrafricaine « va très mal ». Elle va très mal au point où, les diplomates centrafricains vivent dans la misère durant leur mission à l’extérieur. Une affirmation soutenue par l’ancien ambassadeur et ministre des Affaires étrangères Nestor Dieudonné Kombo Yaya, qui faut-il le rappeler, a écrit un livre intitulé « Centrafrique, la diplomatie de paradoxe et de mendicité ».

Dans sa présentation, il a relevé des failles telles que : l’absence chronique de conférences des ambassadeurs, des commissions mixtes, des arriérés accumulés des cotisations du pays au sein des organisations internationales… Ce manquement, selon lui, prive le pays d’accéder aux postes de souveraineté dans les instances internationales et encourage la non-révision des textes de coopération avec certains Etats.

Les diplomates vivent dans la honte et l’humiliation

A cette faiblesse constatée, s’ajoutent les difficultés de fonctionnement et le train de vie des diplomates centrafricains à l’extérieur. « Cela les contraint à vivre dans la honte et l’humiliation », a fait savoir Nestor Dieudonné Kombo Yaya. Le non payement de loyers, des factures d’électricité ainsi que de fiscs poussent certains diplomates à vivre dans les chancelleries, au même titre que les étudiants en difficulté.

Cette réalité démotive sérieusement les représentants de la République centrafricaine à l’étranger, dont beaucoup affirment n’avoir pas de fonds de fonctionnement. D’autres avancent même, un chiffre de 200.000 francs CFA au titre de frais de fonctionnement annuel.

Il faut dépolitiser la nomination des cadres

Dans ce tableau sombre, on note le manque de rendez-vous d’intérêt économique. La République centrafricaine n’a pas une représentation en Chine, atelier du monde, aux Etats-Unis d’Amérique, en France, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, en Egypte et dans plusieurs autres pays stratégiques profitables aux relations bi et multilatérales.

Ceci étant, les diplomates recommandent la dépolitisation dans les nominations des cadres, la relance de la formation initiale de base pour les protocoles, la bonne gestion et attribution des passeports diplomatiques ainsi que la régularisation des créances, sources de surendettement des ambassadeurs. Un constat dressé au sein de cette commission et qui demande une volonté politique pour des solutions adéquates.

 

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