Centrafrique : l’opposant Crépin Mboli-Goumba, auditionné par la police à Bangui©RNL/Stéphane José Flémalé
Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du Bloc républicain pour la défense de la Constitution

Centrafrique : l’opposant Crépin Mboli-Goumba, auditionné par la police à Bangui

Après plusieurs convocations, le coordonnateur du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC), Crépin Mboli-Goumba, a été auditionné ce 06 octobre 2022 dans la matinée au commissariat du port Amont à Bangui. Accompagné de quelques leaders de l’opposition et de son avocat, maître Nicolas Tiangaye, l’opposant a subi, durant plusieurs heures, un interrogatoire de la Division spéciale de la police administrative avant de repartir librement.

Après une première convocation non nominative par voie de presse, puis une seconde nominative, et une troisième, l’opposant Crépin Mboli-Goumba s’est présenté, ce jeudi 06 octobre 2022, au commissariat de police du port Amont à Bangui. Le coordonnateur du BRDC et président du parti politique PATRIE était accompagné de nombreux autres leaders politiques, tous membres du BRDC ainsi que d’une centaine de partisans. Vêtus de tee-shirts blancs, petits drapeaux centrafricains en main, on pouvait lire sur les banderoles scandées : « Nous menons un bon combat », « Nous sommes respectueux de la justice ».

Durant quatre heures et demie d’audition, le découragement a commencé à gagner les partisans. Mais après avoir ouvert le portail du commissariat, constatant que tous les leaders sont libres, c’est l’éclatement de la joie. Cependant, quel est le motif de cette interpellation ? Pour l’intéressé, le tort a été donné aux victimes.

« Ces gens n’ont jamais été inquiétés »

« Il y a eu des manifestations devant la Cour constitutionnelle de notre pays, organisées en toute illégalité par M. Doctrouvé et ses acolytes qui appelaient à l’assassinat plus ou moins de Mme Darlan et de ses collègues et qui tous les jours, appellent à l’assassinat des leaders d’opinion. Il y a M. Kossimatchi qui a défié la justice de notre pays. Ces gens n’ont pas été inquiétés » a dénoncé Crépin Mboli-Goumba ajoutant que : « Finalement, le dossier, c’était de savoir si j’avais pris part au meeting du BRDC et qu’il s’agit d’un meeting interdit. Je voudrais rappeler à tout le monde que je n’étais pas à Bangui lorsque le meeting a eu lieu où il n’y a pas eu de meeting. Le pouvoir a organisé sa milice pour aller nous attaquer. Au lieu de s’en prendre à ceux qui ont causé ce tort, c’est nous, victimes » a regretté M. Mboli-Goumba.

Visage serré, entouré de ses collègues, le coordonnateur du BRDC parle d’une chasse aux sorcières contre les leaders de l’opposition.

« Il faut qu’il appelle au calme »

« C’est une vendetta politique signée. Le président de la République est garant de l’indépendance de la justice, de la sécurité et de l’intégrité de tous les Centrafricains. La Cour constitutionnelle a rendu son verdict. Il faut que, par urbanité, par noblesse de trait, ils reconnaissent ça. S’il veut qu’il y ait désescalade dans ce pays, sous tension où on utilise la justice pour humilier des citoyens, il faut qu’il appelle au calme » a lancé Crépin Mboli-Goumba.

Pour le moment, ni la police ni le gouvernement n’ont encore communiqué officiellement sur les faits reprochés à Crépin Mboli-Goumba.

 

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