Centrafrique : passe d’armes entre F.A Touadéra et l’opposition sur la montée de l’insécurité©Renaissance
Le Président F. A Touadera lors d'un point de presse au Palais de la Renaissance à Bangui, 2020

Centrafrique : passe d’armes entre F.A Touadéra et l’opposition sur la montée de l’insécurité

Face à la résurgence de l’insécurité dans certaines régions de la République centrafricaine, le président Faustin-Archange Touadéra hausse le ton. Pour le chef de l’Etat, l’opposition est un obstacle au développement du pays.

Lors de son adresse à la Nation à l’occasion de la fête nationale, le chef de l’Etat a brisé le silence face au regain de violence que vit son peuple ces deux derniers mois. Faustin-Archange Touadéra n’est pas passé par quatre chemins pour accuser l’opposition démocratique d’en être le responsable.

« Depuis plusieurs mois, nous assistons à des manœuvres, à des actes et propos susceptibles de compromettre la sécurité publique ou occasionner des troubles graves, provoquer la haine et enfreindre les lois de la République. Ces propos sont largement publiés par les principaux membres du Bloc républicain pour la défense de la constitution et le Conseil de résistance pour la transition » a affirmé Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine.

Dans le chaos

Par ailleurs, le chef de l’Etat a indiqué que l’opposition travaille pour replonger le pays dans le chaos. Il cite en exemple, des appels à la violence et des messages néfastes adressés à la communauté internationale sollicitant la suspension des aides au profit du pays. Pour cela, le locataire du palais de la Renaissance promet de les en empêcher.

« En appelant à la suspension des aides budgétaires et humanitaires, le BRDC et CRT désirent le maintien de notre pays dans la dépendance et la pauvreté. Depuis quelques jours, nous assistons au passage à l’acte, notamment le commencement d’exécution des plans de déstabilisation du pays. Je tiens à vous assurer que des dispositions idoines sont prises pour empêcher ces actes terroristes » a promis le chef de l’Etat centrafricain.

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La réaction de l’opposition n’a pas tardé. Le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) balaie du revers de la main les accusations du pouvoir.

« Il s’agit d’un discours incendiaire, de victimisation, de division, un discours qui recherche des bouc-émissaires pour justifier l’échec patent de 7 ans d’exercice du pouvoir. Nous nous sommes réunis au lendemain de cette allocution et nous avions failli porter plainte contre lui pour diffamation. Mais, nous avons laissé tomber pour pouvoir préparer des éléments de réponses face à ces nouvelles accusations. Nous ne nous reconnaissons pas dans ces accusations » a réfuté Mahamat Kamoun, opposant et un des leaders du BRDC.

Bras de fer

Ces derniers mois, la tension est montée d’un cran entre le pouvoir et l’opposition. A l’origine, le bras de fer sur le projet de révision de la Constitution du 30 mars 2016. Un projet rejeté par la Cour constitutionnelle.

La célébration du 64e anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine a été l’occasion pour Faustin Archange Touadéra de fustiger l’opposition, l’accusant d’être derrière la montée de l’insécurité dans certaines régions du pays.

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